Casino est sur le point de fusionner avec Teract, une coopérative agricole française qui possède également son propre réseau de distribution. Ensemble, ils veulent créer un « modèle de distribution alternatif », avec tout ce qui va de l’agriculture aux magasins bio et aux jardineries.
Des dizaines de milliers de magasins
Un nouvel écosystème de commerce alimentaire puissant pourrait bientôt voir le jour en France. Casino n’est que le septième acteur du marché alimentaire français, mais Teract fait partie d’InVivo, l’un des plus grands groupes agricoles et agroalimentaires d’Europe. Ensemble, ils formeraient un réseau intégré, à la fois verticalement dans la chaîne d’approvisionnement et horizontalement avec de nombreux formats de magasins différents.
Il est prévu de créer prochainement deux entités distinctes : l’une pour le commerce de détail, dirigée par Casino, et l’autre en tant que fournisseur de produits agricoles, contrôlée par InVivo. La branche retail comprendrait toutes les activités de distribution des deux entreprises en France, c’est-à-dire à la fois les plus de 9 100 magasins de Casino et les jardineries, animaleries et magasins d’alimentation de Teract. La chaîne de boulangeries Louise, les jardineries Gamm Vert et Jardiland, ainsi que les marchés frais Frais d’Ici et Bio&Co sont tous détenus par Teract. Plusieurs de ces enseignes sont également présentes en Belgique, mais ces magasins ne font pas partie de l’acquisition.
Leader de la chaîne courte
La seconde société s’appellera Teract Ferme France et sera chargée de l’approvisionnement en produits agricoles, profitant du fait qu’InVivo chapeaute 188 coopératives agricoles européennes. Par ailleurs, des discussions sont déjà en cours avec un certain nombre d’investisseurs pour injecter quelque 500 millions d’euros de capitaux supplémentaires dans la nouvelle entité. Ensemble, Casino et Teract ont pour ambition de devenir le « leader français de la distribution responsable et durable », en tant que « modèle alternatif de distribution », avec une attention particulière pour les circuits courts.
Un accord d’exclusivité est actuellement conclu, qui devrait aboutir à un accord formel d’acquisition avant la fin du deuxième trimestre. Or, la fusion doit encore être approuvée par les partenaires sociaux et l’autorité française de la concurrence. Casino a tout intérêt à ce qu’ils donnent leur feu vert, car le groupe de supermarchés croule sous les dettes. En 2022, le groupe a d’ailleurs enregistré une perte nette de 316 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 33,6 milliards d’euros.