Dans un paysage commercial hyperconcurrentiel et instable, le gouvernement devrait limiter le nombre de supermarchés par kilomètre carré, estime le syndicat ACV Puls. L’organisation demande également un statut unique pour tous les détaillants, qu’ils soient indépendants ou non.
« L’employé du magasin paie le prix »
La Belgique compte un supermarché pour 3 000 habitants et de nouveaux s’ajoutent encore chaque mois. « Nous sommes le seul pays d’Europe à avoir autant de supermarchés sur un espace aussi restreint », déclare Kristel Van Damme d’ACV Puls. « Il est temps de geler les supermarchés. Nous pouvons parfaitement établir des règles limitant le nombre de supermarchés par kilomètre carré. » Avec les autres syndicats, elle demandera une réunion avec les responsables politiques à ce sujet.
Van Damme lance cette piste en réponse au plan d’avenir de Delhaize, qui souhaite céder ses 128 succursales de supermarchés intégrés à des affiliés indépendants. Selon le détaillant, les magasins franchisés peuvent mieux faire face à la concurrence féroce parce qu’ils offrent plus de flexibilité à des coûts d’exploitation moins élevés. Mais leurs conditions de travail sont moins favorables : « L’employé du magasin en paie le prix fort. »
« À travail égal, salaire égal »
Les observateurs prédisent déjà que d’autres détaillants suivront nécessairement l’exemple de Delhaize. Après tout, le modèle de la franchise permet d’échapper au régime de travail belge, plutôt rigide et coûteux. Cela crée un marché à deux vitesses, un terrain de jeu inégal dans lequel les magasins succursalistes traditionnels sont de plus en plus perdants face aux organisations de franchise moins chères et plus agiles.
Ce n’est pas du goût du syndicat : ACV Puls plaide en faveur d’un nouveau statut unique dans le secteur, tant pour les magasins en propre que pour les magasins franchisés. « Le travail de chaque caissier, de chaque vendeur dans les supermarchés est le même, il est donc logique qu’ils gagnent la même chose. Un salaire égal pour un travail égal. »