Le chiffre d’affaires de Zalando a stagné l’année dernière, malgré une augmentation du nombre de clients. « Après la pandémie, le commerce électronique n’a pas été aussi collant que tout le monde, y compris nous, l’avait prévu, » explique Robert Gentz, co-PDG de l’entreprise.
« Prêt à affronter les vents contraires »
Malgré une « année incroyablement difficile, » Zalando regarde fièrement vers 2022. « Notre entreprise a mûri et peut désormais faire face aux vents contraires, » affirme le co-PDG Robert Gentz. La stratégie de plateforme en particulier porte ses fruits : 36 % de toutes les ventes (+6 points de pourcentage) proviennent désormais de marques partenaires, tandis que 58 % du fulfilment est effectué par Zalando. Depuis octobre, les marques de mode peuvent confier toute leur logistique à Zalando, même pour leurs propres boutiques ou pour des plateformes concurrentes. Pepe Jeans, entre autres, utilise ce service.
Cependant, Zalando a également dû se concentrer sur les coûts et la rentabilité lorsqu’il est apparu clairement que le commerce électronique déclinait à nouveau après la pandémie et que la faible confiance des consommateurs entraînait des niveaux de stocks élevés. Pour améliorer les marges, la plateforme a introduit des montants minimums de commande. Depuis le mois dernier, le siège est également en train de se réorganiser : des centaines de fonctions administratives sont supprimées dans un grand nombre d’équipes.
Le détaillant de mode a néanmoins réussi à transformer les pertes du premier semestre en un EBITDA légèrement positif au second semestre. Le bénéfice avant intérêts et impôts s’élève finalement à 184,6 millions d’euros. Bien que Zalando ait gagné 6 % de clients actifs l’année dernière et que le nombre de membres payants Plus ait doublé pour atteindre plus de 2 millions, le chiffre d’affaires est resté stable à 10,3 milliards d’euros. Le volume total des ventes (GMV) a augmenté de 3 % pour atteindre 14,8 milliards d’euros. Par ailleurs, au Benelux, près d’un quart (23 %) des consommateurs achètent chez Zalando, précise l’entreprise.
Suivre l’exemple asiatique
Cette année, la plateforme de mode prévoit de se concentrer davantage sur les données et le contenu. En 2022, par exemple, Zalando a acquis Highsnobiety, où il combine la narration et les « drops » de produits. L’année dernière, les 80 collections présentés ainsi ont attiré quelque 7 millions de spectateurs. La plateforme voit également un grand potentiel dans le segment de la beauté pour le contenu et l’interaction avec les consommateurs. Zalando constate également que les clients Plus dépensent environ trois fois plus que les clients réguliers.
En 2023, Zalando s’attend à une croissance en volume comprise entre 1 % et 7 %, avec une faible évolution des ventes comprise entre -1 % et 4 %. La directrice financière Sandra Dembeck estime le bénéfice brut ajusté entre 280 et 350 millions d’euros. Une prévision délibérément prudente, car « il y a encore beaucoup de volatilité et d’incertitude ». « Le commerce électronique est aujourd’hui revenu là où nous l’avions estimé avant la pandémie, mais il est certain que dans le domaine de la mode, il boite encore fortement par rapport aux marchés asiatiques, » conclut Gentz.