La semaine dernière, trois boutiques multimarques d’A Suivre ont rouvert leurs portes en tant que magasins phares lifestyle de la marque de mode Collectors Club. Le détaillant nourrit des projets d’expansion tant en Belgique qu’à l’étranger.
Prendre l’avenir en main
Les boutiques de mode multimarques ont-elles encore un avenir sur un marché où l’offre de marques est surabondante et où le commerce électronique se développe ? L’entrepreneuse Nele Van Doorslaer en est convaincue. Après 13 ans, sa chaîne de magasins multimarques A Suivre fait place à une nouvelle histoire : les magasins de Knokke, Latem et Courtrai continueront sous le nom de Collectors Club, après le succès du label qu’elle a lancé il y a quatre ans.
C’est précisément parce que le monde de la mode a radicalement changé depuis la pandémie que Nele Van Doorslaer a jugé nécessaire de changer de cap. « Nous prenons notre avenir en main. Je veux être moins le jouet des marques et mieux anticiper les besoins du marché. C’est pourquoi j’ai décidé de dire au revoir à A Suivre et d’ouvrir trois magasins phares pour Collectors Club. Nous y vendons notre propre marque, complétée par d’autres marques pour les articles que nous ne fabriquons pas nous-mêmes, comme l’imprimé, le cachemire ou le denim. Une femme veut pouvoir combiner. »
65 boutiques européennes
Le label Collectors Club est synonyme de féminité, de contemporanéité et d’intemporalité. « Nous veillons à ce que les femmes puissent s’habiller du matin au soir avec notre collection : un look cool au quotidien, mais que l’on peut aussi emmener à une fête ou à un barbecue. Nous nous concentrons sur le groupe cible des 30 à 50 ans, avec un prix moyen de 200 à 300 euros, nous touchons moins les jeunes de 20 ans, même si nous voulons aussi rajeunir. La qualité et le confort sont primordiaux, on peut ensuite mixer et assortir avec des pièces plus franches. »
« Nous avons lancé notre propre marque car certains articles nous manquaient dans l’offre multimarques. Nous vendons les collections de Collectors Club à la fois dans nos propres magasins et en business to business : nous sommes aujourd’hui dans 65 boutiques européennes. La production a lieu en Moldavie, en Roumanie, en Italie, au Portugal et en Belgique. »
Le shopping comme thérapie
Outre la mode, les clients trouveront également des accessoires, des articles de style de vie et des objets de décoration pour une expérience totale chez Collectors Club. « Nous avons ajouté des livres, des chandeliers, des vases, des parfums et des savons à main, entre autres. Vous pouvez immédiatement emporter un cadeau avec vous lorsque vous vous rendez à un dîner, par exemple. Aujourd’hui, le magasin doit être un lieu de rencontre agréable. Les gens font du shopping pour se sentir mieux, c’est une thérapie. Nos vendeuses sont des psychologues qui mettent les gens à l’aise. »
Le nom n’a pas été choisi par hasard : « À l’instar du club de créatifs que nous réunissons autour de notre marque, nous voulons aussi créer une ambiance de club avec nos clients. Après la pandémie, nous voulons guider nos clients vers le magasin d’une manière qui complète les points de contact numériques plutôt que de les concurrencer. » Ces ‘clubs’ hors ligne ne sont pas seulement des destinations de shopping, mais des lieux de rencontre à part entière pour les membres du Collectors Club. « Nous voulons faire du shopping une expérience. C’est pourquoi nous organiserons également des événements et des ateliers dans nos magasins. »
Le club va-t-il rester à trois magasins ? « Nous allons d’abord évaluer, mais nous pensons déjà à plus loin. Dans notre propre pays, Anvers serait une option intéressante. Nous n’excluons pas les pays étrangers : nous sommes déjà présents dans environ 25 magasins français, alors pourquoi pas un magasin phare à Paris ? L’immobilisme n’est pas une option. Nous devons sauter maintenant. »