Quiconque souhaite construire ou rénover un magasin en Flandre devra bientôt le rendre accessible à tous. L’objectif est de rendre également accessibles aux personnes à mobilité réduite les petites boutiques ou cafés.
Aussi indispensable que le certificat EPB
Accès sans obstacles, passages larges et de la place pour ouvrir la porte à partir d’un fauteuil roulant. Ce sont là quelques-unes des interventions qui rendront les bâtiments publics accessibles à un plus grand nombre de personnes, y compris les personnes en fauteuil roulant ou les parents avec une poussette. Le gouvernement flamand veut maintenant faire en sorte que cette accessibilité devienne plus évidente, car dans la pratique, c’est loin d’être toujours le cas.
Les bâtiments publics sont depuis longtemps censés être accessibles, mais un test a montré que sur 147 demandes de permis, à peine neuf appliquaient correctement la réglementation en matière d’accessibilité. Plus précisément, aucune n’a finalement été appliquée correctement dans la pratique. En d’autres termes, les bâtiments n’étaient pas accessibles, et dans six de ces neuf cas, il n’était même pas possible d’y remédier par la suite.
Les ministres flamands Bart Somers et Zuhal Demir ont donc annoncé des normes plus strictes, qui entreront en vigueur cette législature. Bientôt, un rapporteur accrédité devra vérifier au préalable l’accessibilité de tous les plans de (re)construction. Ce test d’accessibilité deviendra alors un complément nécessaire aux demandes de permis, comme c’est déjà le cas aujourd’hui avec le rapport EPB.
Pour les petits commerces aussi
Fait remarquable, les emplacements de petite taille deviendront également obligatoirement accessibles : le règlement s’appliquera notamment aux cafés, restaurants, magasins de proximité et pharmacies de moins de 150 mètres carrés. Auparavant, les petits locaux bénéficiaient d’une exemption. Autre nouveauté, la réglementation s’applique également aux espaces des employés dans les entreprises et les bureaux. Jusqu’à présent, seules les zones réservées aux visiteurs devaient être accessibles.
La fédération professionnelle Comeos répond qu’elle considère depuis longtemps que l’accessibilité des magasins est importante et qu’elle a créé l’année dernière Après Vous, une plate-forme contenant des conseils pour rendre les magasins plus accessibles. Unizo, cependant, est moins positif, déclarant que les normes ne sont « pas réalisables partout ». Les petits locaux et les sites situés dans les centres-villes ou les villages risquent de devenir « tout simplement impropres à l’activité commerciale ». L’organisation d’indépendants appelle à une approche pragmatique.
Pas que des fauteuils roulants
Les consommateurs handicapés eux-mêmes préconisent de regarder au-delà de la norme stricte, car le règlement prend principalement en compte les utilisateurs de fauteuils roulants. « D’autres groupes de personnes handicapées (comme les personnes aveugles et malvoyants) ont également des besoins en matière d’accessibilité. Bien qu’il ne soit pas possible d’en tenir compte autant sur le plan, il existe des normes européennes claires à suivre en la matière », a déclaré à De Morgen Reinhart Niesten, du Conseil consultatif flamand pour les personnes handicapées.
Outre l’accessibilité physique, il y a encore du travail à faire en matière d’accessibilité numérique. Une étude récente montre que dans la moitié des 15 plus grandes boutiques en ligne des Pays-Bas, par exemple, certaines personnes en situation de handicap ne peuvent pas passer commande.