L’année dernière, 75 supermarchés nets supplémentaires ont été ajoutés en Belgique. Cette année encore, au moins 60 nouveaux supermarchés sont prévus, mais la concurrence est rude. Quand le point de saturation sera-t-il vraiment atteint ?
Marché animé
Le nombre de supermarchés en Belgique est passé l’an dernier de 3 481 à 3 556, soit une augmentation de 75 succursales. C’est ce que révèlent les chiffres de Retailsonar publiés par Het Nieuwsblad. En fait, davantage de nouveaux magasins ont ouvert leurs portes, mais certains ont également fermé. En outre, des points de vente existants sont passés à une autre enseigne : 86 points de vente Carrefour sont passés à Intermarché, et dans le groupe Louis Delhaize, les enseignes Smatch et Match ont disparu au profit de Louis Delhaize.
En tout cas, le marché belge est particulièrement encombré, avec 2,52 supermarchés pour 10 000 habitants. En comparaison, les Pays-Bas ne comptent que 1,79 supermarché pour 10 000 habitants. La Belgique est tout simplement un champ de bataille où s’affrontent de grands groupes internationaux : les Français Carrefour et Intermarché, les Allemands Aldi et Lidl et les Hollandais Albert Heijn et Jumbo. Ces acteurs se cherchent : dans des communes comme Pelt, Beveren-Waas ou Ostende, on trouve littéralement toutes les chaînes de supermarchés à une courte distance les unes des autres.
Taches blanches
Pourtant, la plupart des grandes chaînes ouvriront à nouveau des magasins cette année. Carrefour veut ajouter 20 magasins. Le groupe Colruyt vise également les 20. Delhaize avait 12 magasins de moins en termes nets l’année dernière, mais prévoit encore 14 nouveaux magasins cette année. Albert Heijn, Jumbo et Lidl souhaitent chacun ouvrir 10 magasins supplémentaires. Aldi en ouvrira un nouveau, à Grimbergen, et agrandira certains magasins existants.
Y a-t-il encore de la place pour cela ? Selon Pieter-Jan De Smet, de RetailSonar, il existe en effet encore des espaces blancs, même s’ils se font de plus en plus rares. La population augmente, et les nouvelles zones de bureaux ont besoin de magasins de proximité. On observe également une forte croissance des magasins dans les stations-service.
Pourtant, certains signes indiquent que le point de saturation est proche : Makro a fait faillite, Mestdagh a abandonné, Lidl a enregistré une perte record en Belgique, les marges sont soumises à une forte pression chez le leader du marché Colruyt, l’expansion est difficile pour Jumbo. Pour l’instant, personne ne semble vouloir céder, mais avec des ventes qui retombent après la pandémie, des marges qui continuent de se réduire, des taux d’intérêt qui augmentent et des municipalités et comités de quartier qui deviennent plus critiques, un ralentissement ne serait pas illogique. Attendez et voyez…