Les 86 supermarchés Mestdagh ont le potentiel de doubler les ventes au mètre carré sous le concept Intermarché, déclare Guillame Beuscart, directeur général. Les ambitions en Flandre restent modestes : Tirlemont et Aarschot sont surtout des laboratoires d’essai intéressants.
Devenir leader du marché
Le PDG de Mestdagh, Guillaume Beuscart, a la lourde tâche d’intégrer 86 supermarchés acquis au sein du groupe Intermarché. A terme, les mousquetaires veulent devenir le leader du marché en Wallonie et à Bruxelles. Avec une part de marché actuelle de 12,4 %, ils sont encore loin derrière Colruyt, qui représente environ 30 %, mais le cadre supérieur voit les possibilités.
Un supermarché Mestdagh réalise un chiffre d’affaires d’environ 4 500 euros par mètre carré, dans les 77 magasins belges Intermarché, il est en moyenne de 9 500 euros. Ce chiffre illustre le potentiel des anciens points de vente Carrefour Market au sein de la nouvelle constellation, a-t-il déclaré au journal L’Echo. Pourtant, doubler les ventes par mètre carré prendra du temps, reconnaît le cadre supérieur. Aujourd’hui, Mestdagh et Intermarché en Belgique réalisent un chiffre d’affaires combiné de 1,6 milliard d’euros ; d’ici trois ans, ce chiffre devrait atteindre 2 milliards.
Passer au franchisage
Le concept d’Intermarché apporte une nouvelle dynamique commerciale, avec des prix compétitifs – notamment pour les produits frais – et une offre forte de marques de distributeurs. La force des adhérents fait également la différence : ils investissent dans leurs magasins, ils connaissent leurs clients et leur région.
51 succursales intégrées de Mestdagh passeront en franchise et seront adaptées au concept de magasin Intermarché. Cela impliquera de lourds investissements : agrandissements, nouveaux rayons… Les candidats repreneurs doivent donc être en mesure de présenter de solides garanties financières. Ils passent par un processus de sélection rigoureux et une période de formation d’au moins six mois.
Clients flamands
Intermarché est fortement ancré en Wallonie, où le groupe est présent depuis une trentaine d’années et a doublé son chiffre d’affaires au cours des cinq dernières années. Avec le rachat des magasins Mestdagh, la chaîne devient également active pour la première fois à Bruxelles, où le pouvoir d’achat et les préférences des consommateurs sont pourtant différents. Une occasion en or, estime M. Beuscart, car ouvrir des magasins là-bas tout seul prendrait des années.
Intermarché pourra-t-il également conquérir une place sur le marché flamand très concurrentiel, où un nouveau venu comme Jumbo a déjà du mal à s’imposer ? Beuscart veut rester modeste : pour lui, les magasins de Tirlemont et d’Aerschot sont un laboratoire pour tester le potentiel du concept Intermarché en Flandre. Mais il y croit : les magasins proches de la frontière linguistique attirent déjà aujourd’hui un nombre assez important de clients flamands.