La croissance rapide a un prix élevé pour Getir : l’acteur turc du ‘quick commerce’, qui a récemment acquis son rival Gorillas, a enregistré une perte de plus de 500 millions d’euros l’année dernière, pour un chiffre d’affaires de moins de 440 millions.
Des liquidités suffisantes
Les observateurs s’interrogent depuis longtemps sur la viabilité du modèle économique des services de livraison rapide, et les chiffres que l’acteur du quick commerce Getir publie pour la première fois semblent confirmer ce scepticisme. Sur un chiffre d’affaires converti de 438 millions d’euros, la société a enregistré une perte de 553 millions d’euros, selon les états financiers que le journal FD a pu consulter. Ces chiffres concernent des opérations dans neuf pays.
Malgré tout, Getir n’est pas encore vraiment en difficulté financière : à la fin de l’année dernière, l’entreprise de livraison flash avait encore plus de 500 millions d’euros de liquidités dans son bilan, et en mars, la société a levé plus de 700 millions d’euros de capital-risque. Pourtant, l’entreprise réduit ses coûts. En mai de cette année, un employé sur sept a été licencié et la société a mis ses plans d’expansion en attente.
Consolidation
Les entreprises de livraison rapide sont à la peine alors que les consommateurs recommencent à faire leurs courses eux-mêmes plus souvent après la pandémie. L’inflation incite les gens à faire plus attention à leur budget. En outre, de nombreuses villes introduisent des règles plus strictes pour l’établissement des ‘dark stores’, qui ne sont plus les bienvenus dans les zones résidentielles où se trouvent leurs clients. La crise et la hausse des taux d’intérêt rendent également les investisseurs plus prudents.
Par conséquent, la consolidation est à l’ordre du jour dans le secteur. Récemment, Getir a annoncé un partenariat étroit avec Just Eat Takeaway : le service de livraison turc livrera les commandes de la plateforme de repas. Et au début du mois, la société a racheté son concurrent Gorillas, qui s’est également avérée fortement déficitaire : pour chaque euro gagné, l’entreprise perd en moyenne un euro et demi. Getir n’a donc payé pour la reprise que la moitié de ce que Gorillas valait encore il y a un an.