Metro se débrouille bien sans la Belgique. Le fait de rester en Russie a également été payant pour le grossiste allemand. Metro a enregistré une croissance record de son chiffre d’affaires, mais son bénéfice net plonge dans le rouge. Et l’année prochaine sera moins positive…
Des décisions difficiles
Metro a dû prendre des décisions difficiles cette année. Le grossiste allemand s’est finalement débarrassé de Makro Cash & Carry Belgium, les opérations belges qui constituaient un handicap depuis des années. Metro India a également été mis en vitrine après de longues hésitations. Un acheteur a depuis été trouvé pour ces opérations indiennes.
Mais qu’en est-il de la Russie, lorsque ce pays a envahi l’Ukraine ? Metro a pris la décision audacieuse d’y rester. C’est une décision qui s’est avérée payante. Malgré l’impact des sanctions et la disponibilité limitée des produits, les ventes y ont augmenté de 7,9 % au cours de l’exercice 2021/22. Même le bénéfice brute est passée de 197 à 231 millions d’euros.
Au total, les chiffres d’affaires ont augmenté de plus de 20 % pour atteindre 29,8 milliards d’euros au cours de l’exercice. Les ventes des magasins physiques ont augmenté de 13,3 %, tandis que les ventes par livraison ont augmenté de plus de la moitié (+53,4 %) et ont atteint une part de ventes record de 21 %. Bien que les ventes en ligne aient doublé, le marché numérique de Metro ne représente toujours qu’une fraction de l’ensemble.
La croissance ralentit en 2023
La vente des magasins belges à Bronze Properties a coûté 125 millions d’euros à Metro. En partie à cause de cela, le grossiste allemand termine l’année dans le rouge : sa perte nette est de 331 millions d’euros, contre 45 millions d’euros sous zéro l’année dernière. Pourtant, le PDG Steffen Greubel est satisfait, car les objectifs de l’année ont été atteints : le bénéfice brut a augmenté de plus de 200 millions d’euros.
Metro attend beaucoup moins de l’exercice 2022/23 à venir : le fournisseur de denrées alimentaires aux entreprises et aux points de restauration ne compte que sur une croissance du chiffre d’affaires de 5 à 10 %, contre plus de 20 % cette année. La direction pense que la Russie déclinera, tandis que la croissance en Allemagne, en Europe occidentale et en Europe orientale ralentira. Le bénéfice d’exploitation diminuera également (75 à 225 millions d’euros de moins), notamment en raison de la cyberattaque majeure de ces dernières semaines et, bien sûr, de l’inflation des coûts.
A moyen terme, Metro revoit néanmoins ses ambitions à la hausse. D’ici 2025, Metro table désormais sur une croissance annuelle moyenne des revenus de 5 à 10 % et une croissance moyenne de l’EBITDA de 5 à 7 %.