Pas (encore) de négociations de reprise en cours
Les rumeurs concernant un éventuel rachat de SABMiller, le numéro deux sur le marché brassicole, par AB InBev refont régulièrement surface. Selon Wall Street Journal le numéro un mondial serait en pourparlers avec les banques concernant le financement de la reprise de SABMiller.
Le géant belgo-brésilien serait prêt à mettre 75 milliards de livres (95 milliards d’euros) sur table pour le rachat de son concurrent sud-africain (qui a son siège principal à Londres) : un montant nettement supérieur aux 52 milliards d’euros déboursés par InBev en 2008 dans le cadre de la reprise de l’américain Anheuser-Busch.
Le journal américain précise toutefois que les deux entreprises n’ont pas (encore) entamé les négociations : AB InBev souhaiterait d’abord régler le volet financier avant de formuler une offre concrète.
Echec du projet de mariage avec Heineken
« Nous ne tenons pas réagir face aux rumeurs et aux spéculations », indique AB InBev, tout comme SABMiller qui s’abstient de tout commentaire. Pourtant les analystes estiment que les rumeurs concernant cette reprise sont à prendre au sérieux.
Dimanche soir on apprenait inopinément que SABMiller aurait tenté de reprendre le numéro trois du marché brassicole, le néerlandais Heineken. « En réaction aux spéculations dans la presse, Heineken N.V. déclare aujourd’hui qu’il a été approché par SABMiller concernant une éventuelle reprise de Heineken », précisent les Hollandais concernant la récente offre de reprise, qu’ils ont refusé la jugeant « non réalisable ».
SABMiller considère l’offre sur Heineken comme « une tactique défensive visant à évincer le groupe brassicole belgo-brésilien », rapporte l’agence de presse Bloomberg.
Deux groupes complémentaires
AB InBev a dans son portefeuille des marques globales comme Stella, Budweiser et Corona, mais commercialise également au niveau mondial des bières comme la Becks, la Leffe ou encore la Hoegaarden. SABMiller de son côté détient des marques telles que Peroni, Pilsner Urquell, Grolsch, Fosters et Miller.
Au niveau géographique le duo AB InBev et SABMiller est parfaitement compatible : AB InBev bénéficie d’une forte présence aux Etats-Unis, au Mexique et au Brésil, alors que SABMiller est solidement ancré en Afrique, en Chine et en Australie. Toutefois en cas de reprise les deux groupes seront contraints de céder un certain nombre de marques pour éviter une position dominante sur le marché.
L’année dernière AB InBev a vendu 425,9 millions d’hectolitres de bière, ce qui représente un chiffre d’affaires de 43,2 milliards d’euros. Quant à SABMiller son chiffre d’affaires s’établit à 16,8 milliards d’euros pour 245 millions d’hectolitres de bière vendus. Détail amusant : SABMiller a une bière belge en portefeuille, la St. Stefanus.