Les administrateurs de l’ancienne société mère de Brantano, FNG, en faillite, tentent à nouveau de réunir des fonds pour les créanciers. Ils veulent obtenir un meilleur prix d’acquisition pour Ellos, sinon ils exigent la restitution de la plateforme. Or, cela est bien plus facile à dire qu’à faire, comme le montre le passé…
Ellos a fait exploser la bombe
Le calme règne depuis un certain temps autour de la faillite de FNG, mais cela ne signifie pas que les administrateurs se sont essoufflés. Au contraire, ils jettent à nouveau leur dévolu sur la Suède. Il n’est pas juste que Nordic Capital ait acquis la filiale de commerce électronique Ellos pour un euro symbolique, estiment les administrateurs judiciaires. Même si FNG lui-même avait encore une lourde dette à payer au fonds d’investissement.
Pour comprendre l’histoire, il faut remonter dans le temps. En 2019, FNG, en apparence toujours florissante, a racheté Ellos au suédois Nordic Capital pour 229 millions d’euros. Sauf que, le rachat était trop important (et trop cher) selon les analystes. Les sonneries d’alarme ont commencé à retentir, après quoi la bombe a éclaté en janvier 2020. Des scandales sont apparus et, à l’été 2020, le rideau est tombé sur le parent de Brantano, autrefois prometteur.
Pièce d’échec isolée sur l’échiquier
Grâce à sa structure composée de nombreuses sociétés distinctes, FNG ne s’est retrouvée qu’avec la plateforme de commerce électronique suédoise entre ses mains après la faillite de 2020. Mais Nordic Capital ne s’est pas laissé faire. Après tout, les Suédois n’avaient pas encore été payés en totalité pour l’acquisition de 2019. Les investisseurs n’ont donc pas attendu de rejoindre la longue file de créanciers et ont conclu un accord de règlement.
FNG et Nordic Capital ont convenu que FNG débourserait encore 100 millions d’euros pour Ellos. Sans surprise, cela n’a pas fonctionné et les derniers vestiges de FNG ont fait faillite cette année-ci. Juste avant que cela ne se produise, FNG a rendu sa filiale perdue – pour un euro symbolique, en compensation des dettes en cours – à Nordic Capital. C’est à cet accord-là que le mandataire judiciaire Geert Van Deyck s’oppose maintenant, rapporte De Tijd. Ellos valait et vaut bien plus qu’un euro symbolique, pense-t-il.
Les années fastes sont terminées
Les administrateurs ont décidé d’intenter une action en justice contre Nordic Capital. « Nous voulons remettre la main sur Ellos à travers le procès ou obtenir un prix plus élevé, » déclare Van Deyck à De Tijd. Avec cet argent, les administrateurs espèrent satisfaire les créanciers qui attendent depuis des années. Ou du moins certains d’entre eux. En effet, au total, les créanciers demandent encore 350 millions d’euros. Les banques réclament à elles seules quelque 200 millions d’euros.
Cependant, c’est à peu près le pire moment possible : le commerce électronique est en chute libre après le boom du Covid et la valorisation des acteurs en ligne a fortement décliné ces derniers mois. C’est également le cas pour Ellos. La croissance des revenus est beaucoup plus limitée aujourd’hui, alors que les pertes s’accumulent. La marge bénéficiaire opérationnelle s’est effondrée, passant de 14,3 % en 2019 à 2,1 % aujourd’hui. En dessous de la ligne se trouve une perte d’environ 16 millions d’euros convertis. Il reste donc à voir quel succès les administrateurs obtiendront.