Carrefour va réduire ses coûts dans les années à venir et se concentrer davantage sur les formats discount et les marques propres. L’offre dans les hypermarchés sera fortement restructurée. Dans le même temps, le groupe investit dans le commerce électronique et la durabilité.
Enseignes discount
Mercredi, le patron de Carrefour, Alexandre Bompard, a présenté son plan stratégique 2026. Dans celui-ci, de solides économies – 4 milliards d’euros d’ici 2026 – vont de pair avec des investissements accrus pour relever les grands défis à venir : le budget d’investissement passe de 1,7 à 2 milliards d’euros par an. Ces défis sont, avant tout, le pouvoir d’achat et le climat.
Le détaillant se concentrera encore plus sur les marques de distributeur : elles devraient représenter 40 % des ventes de produits alimentaires d’ici 2026. Aujourd’hui, ce chiffre est de 33 %. Le groupe va également se concentrer davantage sur les formats discount. Au Brésil, le détaillant discount Atacadão passera de 270 à 470 magasins et – chose remarquable quand même – un premier Atacadão ouvrira également en France à l’automne 2023. L’autre format discount du groupe, Supeco, poursuit également sa croissance, notamment en Espagne.
Hypermarchés et proximité
Dans les hypermarchés, l’offre alimentaire va être simplifiée : la gamme se réduit de 20%. Cela devrait améliorer la lisibilité des rayons. En non-alimentaire, l’offre va même se réduire de 40% : il y aura plus d’actions d’entrée/sortie.
Carrefour reste fortement engagé dans les formats de proximité en franchise, avec 2400 ouvertures prévues. 90 % de toutes les ouvertures de magasins en Europe seront des magasins franchisés. Dans le même temps, des magasins existants seront également franchisés. Le détaillant prévoit une expansion internationale sur 10 nouveaux marchés, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine. Le commerce électronique devrait atteindre 10 milliards d’euros de ventes d’ici 2026.
Les fournisseurs doivent s’impliquer
Pour aborder la transition climatique, Carrefour réduira de 50% le gaspillage alimentaire dans les magasins d’ici 2025 (par rapport à 2016). Tous les emballages de marque propre devront également être réutilisables, recyclables ou compostables. 80 % des dépliants seront numérisés. La consommation d’énergie doit diminuer de 20 %. Parallèlement, l’entreprise envisage d’installer 4,5 millions de m² de panneaux solaires sur ses parkings d’ici 2026.
En outre, Carrefour met davantage l’accent sur l’agriculture durable et lance en France une nouvelle formule de magasin de proximité durable appelée « Potager City ».
La neutralité climatique en 2040 reste l’objectif. Les cent plus gros fournisseurs devront s’engager sur une trajectoire de 1,5° d’ici 2026, comme Carrefour lui-mêm. Ceux qui ne s’y conforment pas disparaîtront des rayons.
Immobilier et médias
Pour réaliser ses projets, le groupe va simplifier son organisation interne. Comme Carrefour va coopérer plus étroitement au niveau européen, des emplois seront supprimés dans les sièges. 50 % des achats en PGC seront effectués par l’intermédiaire de la centrale d’achat récemment créée, Eureca. 70 % des achats non alimentaires seront centralisés également.
Carrefour veut obtenir des revenus supplémentaires en faisant un meilleur usage de ses actifs immobiliers. Des logements, des bureaux ou des locaux commerciaux seront construits sur une centaine de sites. Au Brésil, la division immobilière deviendra la plus grande société immobilière privée d’Amérique du Sud. Les retail media sont une autre source de revenus : grâce à une coentreprise avec le groupe de médias Publicis, Carrefour vise à devenir le leader du marché en Europe et en Amérique latine.