Les boutiques en ligne belges ont réalisé un chiffre d’affaires de plus de 5,8 milliards d’euros au cours du premier semestre, soit une hausse de 13 %. Les services, le divertissement et l’occasion se sont particulièrement bien comportés, tout comme l’électricité et la pharmacie.
Trois grandes conclusions
Les boutiques en ligne belges ont réalisé un volume de transactions combiné d’exactement 5 858 401 065 euros au cours des six premiers mois de cette année, soit une hausse de 13 % par rapport à 2021. Le nombre de transactions a augmenté de 12 % : il y en a eu 76 millions, soit quelque 8 millions de plus que l’année dernière. La valeur moyenne d’un panier d’achat en ligne est restée presque stable à 77 euros. C’est ce que révèle le nouveau baromètre du commerce électronique de SafeShops, basé sur les données des fournisseurs de services de paiement. Les transactions sur les places de marché ne sont pas incluses dans ces chiffres.
La directrice de SafeShops, Greet Dekocker, tire trois conclusions majeures de ces nouveaux chiffres. La première : une certaine consolidation se met progressivement en place. Le secteur fait des pas vers la maturité, comme en témoigne le fait que 3283 détaillants en ligne ont fermé leur boutique en ligne au premier semestre 2022. « Il fallait s’y attendre, après l’énorme boom des boutiques en ligne depuis 2020, pendant les périodes de fermeture », a-t-elle déclaré. Cette tendance devrait également se poursuivre au cours du second semestre de l’année.
« Encore beaucoup d’opportunités »
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’un certain nombre de petits et moyens acteurs du commerce électronique ont réussi à se développer : « Les entrepreneurs qui considèrent le commerce électronique comme plus qu’une activité secondaire, qui se mettent vraiment en mode investissement, peuvent en effet réussir. Pour ceux qui prennent le commerce électronique au sérieux, il existe encore de nombreuses opportunités. »
Deuxième conclusion : la croissance reste importante, aucun signe de ralentissement. « Il fallait s’attendre à ce que les services et les voyages reprennent après Covid. On constate des nuances : certains secteurs se portent mieux que d’autres. » Certains gagnants de la pandémie, comme la mode, la décoration et le bricolage, connaissent un léger recul, mais ils continuent d’afficher des performances supérieures à celles de 2019. En revanche, les voyages et les divertissements font un retour en force, les articles d’occasion connaissent une percée, et les produits pharmaceutiques et électroniques affichent également de bonnes performances.
Sous l’impulsion de la crise énergétique
Le fait que l’électro s’en sorte remarquablement bien est dû à la crise de l’énergie, estime M. Dekocker. « Les gens recherchent des appareils plus économes en énergie. Nous constatons également une forte croissance du marché de l’occasion, à la fois en raison de l’apparition d’un plus grand nombre de boutiques d’occasion et d’une augmentation de l’activité sur ces boutiques en ligne. » La croissance de la pharmacie en ligne peut s’expliquer en partie par les très grandes différences de prix entre les pharmacies en ligne et les pharmacies traditionnelles.
Troisième conclusion : les exportations, qui ont connu une forte baisse depuis la pandémie de 2020, se sont totalement redressées et retrouvent les niveaux de 2019. 26,24 % du volume des transactions du commerce électronique ont été exportés au cours du premier semestre 2022. Les boutiques en ligne belges sont donc effectivement attrayantes pour les consommateurs étrangers. Un coup de pouce, d’autant que les ventes sur les places de marché n’ont pas été prises en compte ici.
« Les festivals de promos ne perdront pas leur succès »
Le récent lancement d’Amazon en Belgique donnera un élan supplémentaire aux activités internationales des acteurs belges du commerce électronique, prévoit Dekocker. « Pour nous, c’est une histoire de et/et. Il est certainement important d’être présent sur les places de marché en plus de votre propre boutique en ligne, et sur les plateformes de nouvelles technologies telles que Meta ou Fortnite. De nouvelles opportunités s’y présentent. »
Quelles sont ses attentes pour la seconde moitié de l’année ? « La période la plus chargée approche maintenant. Nous pensons que les festivals de promos comme le Black Friday ne perdront pas de leur succès. C’est la première année où nous pouvons à nouveau célébrer Noël sans restrictions. Certains secteurs sont susceptibles d’y gagner. Pensez aux vacances de ski : les personnes qui peuvent et veulent partir en voyage seront prêtes après ces deux années difficiles. Les cadeaux ne manqueront pas non plus, même s’ils seront peut-être un peu plus d’occasion ou avantageux. »