Les aliments frais et surgelés deviendront 30 à 50 % plus chers dans les mois à venir : les entreprises de réfrigération et de congélation sont obligées de répercuter la hausse des coûts énergétiques. Sinon, on risque d’avoir des étagères vides…
« Un désastre pour la chaîne alimentaire »
Les légumes, les fruits, la viande et le poisson, entre autres, risquent de devenir nettement plus chers pour les consommateurs dans les mois à venir. Les détaillants alimentaires confient le stockage de ces produits à des entreprises de réfrigération et de congélation qui voient leurs énormes factures d’énergie exploser et n’ont d’autre choix que de répercuter la hausse des coûts sur leurs clients, les supermarchés. Les supermarchés, à leur tour, devront répercuter les coûts, du moins en partie, sur le consommateur.
Le prix mensuel moyen de l’électricité est déjà 7,5 fois plus élevé qu’avant le début de la guerre en Ukraine. « Il y a un risque que nos membres ne puissent tout simplement plus se le permettre, qu’ils doivent fermer leurs frigos et demander au client de venir emporter leurs produits », déclare le secrétaire Koen van Goidshoven de l’Union Professionnelle Belge de l’Industrie du Froid (IPBIF) à De Standaard. Ce serait un désastre pour la chaîne alimentaire. Il conseille à ses membres de facturer une surcharge énergétique mensuelle à partir du 1er septembre.
« L’approvisionnement alimentaire en danger »
L’association néerlandaise des entrepôts frigorifiques et des installations de congélation (Nekovri) conseille également à ses membres de répercuter les hausses de prix. En temps normal, l’énergie représente environ 30% du prix de revient des aliments surgelés, et 15 à 20% pour les aliments réfrigérés. Cela deviendra un multiple. « Les prix des aliments surgelés devront augmenter de 30 à 50 % si nous voulons joindre les deux bouts », déclare Arie van Daalen, directeur général de Maasoever Cold Store dans le FD. Il négocie actuellement avec les chaînes de supermarchés pour rompre les contrats actuels.
Le prix des fruits et légumes en conserve doit également augmenter : non seulement la production nécessite beaucoup d’énergie, mais le prix du verre et des boîtes de conserve a également considérablement augmenté. Le prix des légumes tels que les pois, les haricots et les carottes a déjà augmenté de 20 %, celui des fruits devra augmenter d’au moins 30 %, estime Richard Corsmid, directeur de Coroos Canning. « Le consommateur devra payer plus cher. Sinon, l’approvisionnement en nourriture sera en danger. »