Le jadis glorieux Macintosh Retail Group, à l’origine propriétaire de Brantano et Kwantum, a sombré par orgueil et inertie. C’est ce que concluent les curateurs sept ans après la faillite.
Pas de mauvaise administration
C’était l’un des plus grands groupes de vente au détail du Benelux, mais aujourd’hui Macintosh n’est plus qu’un vague souvenir. La holding hollandaise derrière des chaînes comme Kwantum, BelCompany et Scapino a fait faillite à la fin de 2015, après plusieurs années de pertes. En 2014, la perte nette avait même été multipliée par dix, atteignant plus de 100 millions d’euros.
Le groupe avait alors commencé par se défaire de ses activités au Royaume-Uni (Jones Bootmaker et la branche britannique de Brantano), puis de la chaîne d’ameublement Kwantum, mais en vain. Au moment de la faillite, le groupe comptait encore quelque 550 magasins. La plupart des formules du groupe ont trouvé de nouveaux propriétaires, comme Brantano repris par FNG, avec l’aide de Torfs, et Scapino repris par Bristol.
Sept ans plus tard, les curateurs se sont finalement mis d’accord sur les causes de la faillite. Dans un nouveau rapport, ils concluent qu’il n’est pas question de « mauvaise administration », d’abus ou des erreurs comptables, rapporte le Financieele Dagblad. Ce sont surtout les investisseurs de la société qui voulaient savoir si quelqu’un était à blâmer mais, selon les curateurs, la direction a simplement réagi trop lentement aux grands bouleversements du marché.
Optimisme mal placé
C’est à cette époque que les grandes chaînes de distribution se sont effondrées les unes après les autres, notamment les grands magasins emblématiques V&D, Mexx, MS Mode et McGregor. Alors que les challengers en ligne comme Zalando faisaient leur entrée sur le marché, Macintosh Retail Group a également réagi trop tard et trop timidement.
En outre, lorsque le groupe a tenté à la hâte de réduire ses effectifs en vendant des formules de filiales, les coûts au siège social sont restés trop élevés, selon le rapport. Macintosh a également continué à croire en l’amélioration plutôt que de réduire drastiquement ses coûts. Le conseil d’administration s’est ainsi accroché à des plans de croissance ambitieux et à une « culture de l’optimisme », avec les conséquences que l’on connaît.
Toutefois, le travail des curateurs n’est pas fini. Le groupe en faillite a encore 55,5 millions d’euros de dettes impayées, auxquelles il faut ajouter 13,9 millions d’euros pour les banques. La faillite est donc loin d’être réglée.