« Cela ne peut plus durer ainsi »
« Cela ne peut plus durer ainsi. La situation est dramatique. Il faut y remédier très rapidement », précise une source anonyme, mais très bien informée sur la situation de Delhaize, selon De Tijd. « La tendance à la baisse de la rentabilité de certains supermarchés est alarmante. Nous n’avons pas d’autre possibilité que de fermer des magasins. »
La concurrence est également féroce : le consommateur attentif aux prix opte résolument pour Colruyt, Aldi et Lidl, alors que le client type de Delhaize a découvert Albert Heijn, une enseigne avec à peu près le même profil mais qui pratique des prix hollandais. « La pression du marché est immense. Avec très peu de magasins, Albert Heijn fait de gros dégâts », indique une source chez Delhaize.
Ajoutez-y le problème des effectifs – « Delhaize a trop d’employés qui, en plus, sont trop chers (parce que plus anciens) » – et vous comprendrez pourquoi le groupe est en difficulté en Belgique. Les derniers résultats trimestriels en témoignent, le bénéfice d’exploitation courant a chuté d’un tiers à 38 millions d’euros.
« Delhaize se trouve dans un étau et n’arrive pas à en sortir. Pour attirer les clients, l’entreprise doit investir dans de meilleurs prix et de plus beaux magasins, mais en même temps, elle doit faire des économies pour stimuler sa rentabilité. C’est pour cette raison que les coûts structurels doivent être revus », confirme une source.
Scénario Carrefour ?
« Aucune décision définitive n’a été prise quant au nombre de magasins qui fermeront leurs portes et au nombre de personnes qui perdront leur emploi. Le management de Delhaize doit encore statuer », peut-on lire dans le journal. Certaines sources parlent d’un scénario identique à celui de Carrefour il y a quatre ans. A l’époque, le groupe français avait fermé une vingtaine de magasins et 1.600 personnes avaient été licenciées. Selon d’autres, la tradition et la culture de Delhaize n’est pas la même : « Ce n’est pas un groupe impitoyable. Ça n’a jamais été le cas. »
Mais les choses pourraient bien changer, qui plus est avec le nouveau CEO : Frans Mulller (photo) est, selon certains initiés, moins émotionnel que son prédécesseur Pierre-Olivier Beckers et surtout un outsider. Sous la direction de Beckers, de nombreuses discussions ont été menées ces dernières années, mais sans trancher. Avec l’arrivée de Muller, les choses seront différentes. N’a-t-il pas dit lors de son arrivée : « Dans un an, vous pourrez me juger sur mes projets. Je pense que ces prochains mois, vous serez témoins de pas mal de changements. » Paroles prophétiques ?
Traduction : Laure Jacobs