Le paysage européen des alliances à l’achat dans la distribution alimentaire est en train de se redessiner : après la fin de l’alliance entre Carrefour et Louis Delhaize, ce dernier s’engage dans un partenariat avec Intermarché.
Les partenaires conservent leur autonomie
Les groupes Louis Delhaize et Intermarché vont acheter ensemble : ils ont conclu un accord pour une période de cinq ans. Dans un communiqué de presse, ils indiquent que ce partenariat devrait renforcer la compétitivité des deux groupes, qui conserveront néanmoins leur pleine autonomie et leur indépendance commerciale. Les informations stratégiques resteront confidentielles.
En France, Intermarché fournira au groupe Louis Delhaize des produits de grande consommation, principalement dans l’alimentaire – hors produits agricoles frais et marques locales. En Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg, les deux groupes mettent en place une centrale d’achat commune, qui sera gérée par Intermarché. Cette centrale négociera avec les principaux fournisseurs de produits de grande consommation au nom des deux partenaires. Les marques nationales des PME ne sont pas couvertes par l’accord.
Le groupe Louis Delhaize est présent en Belgique, en France, au Luxembourg et en Roumanie, avec des enseignes telles que Louis Delhaize, Cora, Match, Delitraiteur et houra.fr. Le groupement Les Mousquetaires est présent avec Intermarché et Netto en Belgique, en France, en Pologne et au Portugal.
Controverse
La nouvelle de cette alliance intervient peu après l’annonce que Carrefour met fin à son alliance d’achat avec le groupe Louis Delhaize. Carrefour travaillerait sur sa propre centrale d’achat au niveau européen, qui achèterait pour les six pays où le détaillant est présent.
Les alliances d’achat sont controversées : selon de nombreux fabricants de marques, elles servent principalement à augmenter les marges bénéficiaires des détaillants impliqués. Selon les détaillants, cependant, ces alliances sont une nécessité pour créer des conditions plus équitables dans les négociations avec les multinationales et entraîner une baisse des prix de vente dans les magasins. Cette dernière affirmation a été récemment étayée par une importante étude sur la tarification menée par le détaillant allemand Edeka dans le cadre de son adhésion à l’alliance AgeCore. Selon l’étude, les acheteurs ont payé en moyenne 12 % de moins pour les produits achetés par le détaillant par le biais de l’alliance d’achat.