Decathlon voulait rester en Russie à tout prix, malgré les sanctions et les boycotts occidentaux. Aujourd’hui, le détaillant sportif doit changer d’avis : les problèmes de stock sont si graves que les magasins vont finalement fermer (temporairement).
« Pour les Russes normaux »
Contrairement à de nombreuses grandes marques et détaillants occidentaux, Decathlon a décidé de ne pas se retirer de la Russie lorsque la guerre a éclaté en Ukraine en mars. Au contraire, sa propriétaire, la famille Mulliez, estime qu’elle doit rester présente pour les « Russes normaux » et les quelque 77 000 employés russes du groupe, qui y est également présent avec la chaîne de supermarchés Auchan et la formule de bricolage Leroy Merlin.
Non seulement estiment-ils que c’est leur devoir en tant que ‘discounters’, mais la famille Mulliez craint également que le gouvernement russe nationalise les magasins sinon. En effet, le président Poutine n’a pas hésité de menacer les sociétés occidentaux avec la nationalisation dès que les premiers boycotts se manifestaient. Des enseignes de la famille Mulliez sont déjà présente en Russie depuis plus de 20 ans.
Temporairement fermé
Or, Décathlon doit aujourd’hui jeter l’éponge. La chaîne de magasins de sport importe presque tous ses produits de l’étranger, ce qui est devenu impossible. Les problèmes d’approvisionnement sont devenus si graves que les rayons sont désormais pratiquement vides. Dès ce lundi, la chaîne ferme donc ses soixante magasins physiques et sa boutique en ligne.
Le week-end dernier, certains magasins ont organisé des ventes avec des réductions allant jusqu’à 70 %, tandis que d’autres étaient déjà fermés. Dans certains magasins, les clients peuvent encore retourner des marchandises. La formule insiste toutefois sur le fait qu’il s’agit d’une fermeture temporaire. Auchan et Leroy Merlin restent d’ailleurs ouverts.