Bien que Zalando ait servi 5 % de clients en plus au dernier trimestre, la place de marché a perdu du chiffre d’affaires et subi une perte. Soudain, les ventes se sont effondrées et l’acteur allemand de la mode n’a pas su comment réagir.
Plongée dans le rouge
Zalando devient de plus en plus une véritable plateforme, un hub où les marques de mode et les consommateurs se retrouvent. L’entreprise de commerce électronique berlinoise se défait ainsi de son ancienne fonction de détaillant. Au cours du dernier trimestre, le nombre de marques et de détaillants affiliés a encore fortement augmenté et, aujourd’hui, Zalando doit déjà 32 % de l’ensemble de ses ventes aux vendeurs de la plateforme.
Ainsi, le nombre de clients actifs a augmenté de 5,2 % au dernier trimestre, mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là. Le chiffre d’affaires a stagné à 2,2 milliards d’euros, ne représentant que 1 % de ventes supplémentaires (volume brut) et même 1,5 % de ventes nettes en moins. Le détaillant de mode allemand est également retombé dans le rouge avec un EBIT ajusté de moins 51,8 millions d’euros, soit une marge bénéficiaire de moins 2,4 %.
Un effondrement soudain de la demande
Au début du trimestre, Zalando a soudainement vu la demande s’effondrer, explique le co-PDG Robert Gentz lors d’une conférence de presse. L’entreprise a alors augmenté ses dépenses de marketing, mais sans amélioration. Depuis lors, les promotions ont été réduites.
Les prix élevés de l’énergie et la pénurie de main-d’œuvre ont également entraîné une hausse des coûts logistique. Chaque commande coûte désormais 10 % de plus qu’il y a un an à Zalando. Gentz veut donc imposer un volume de commande minimum. Cette mesure est déjà en place dans neuf pays, mais elle sera étendue à d’autres marchés.
Le co-PDG confirme également que l’assortiment n’était pas adapté au retour au bureau. Zalando a beaucoup de surstocks de vêtements ‘casual’ et a rapidement dû acheter d’autres produits via la vente en gros.
« Le commerce électronique se développe toujours »
La baisse n’est toutefois pas surprenante après le pic exceptionnel enregistré pendant la pandémie Covid. Les fermetures et les restrictions liées au Covid ont obligé les consommateurs à recourir au commerce électronique, mais le choix est à nouveau plus vaste. Le marché est également extrêmement volatile, souligne Robert Gentz : la guerre en Ukraine a laissé les gens avec d’autres préoccupations et les problèmes de chaîne d’approvisionnement jouent un rôle.
Pourtant, l’entreprise ne prévoit pas d’impact à long terme. Zalando s’en tient à ses ambitions d’atteindre plus de 30 milliards d’euros de volume de ventes (GMV) d’ici 2025 et se développe en Hongrie et en Roumanie cette année. « En tant que plateforme, nous sommes plus agiles », déclare Gentz, qui voit encore beaucoup de potentiel pour éliminer les inefficacités du commerce de détail de la mode en Europe et croit fermement que le commerce électronique n’est pas encore mature.