Malgré un contexte économique incertain, jamais autant de locaux commerciaux n’ont été loués en Belgique qu’au cours du premier trimestre 2022. La croissance est principalement attribuable au commerce de périphérie et aux enseignes alimentaires.
Forte reprise
Au cours des trois premiers mois de cette année, le consultant immobilier CBRE a recensé 210 transactions locatives sur le marché belge de la vente au détail, représentant un total de 136 000 m² de surface commerciale. Ce chiffre record est exceptionnel, surtout si l’on considère que l’année 2021 avait déjà montré une forte reprise du marché de l’immobilier commercial. Dans un monde post-Covid, le commerce de périphérie et les enseignes alimentaires privilégient l’expansion, tandis que d’autres détaillants optimisent leur réseau de magasins existants.
Dans le segment du commerce de périphérie – qui a représenté 98 000 m² de transactions locatives au premier trimestre – les détaillants alimentaires et les chaînes de décoration intérieure ont montré leur côté le plus dynamique : Lidl, Jumbo, X2O, Impermo et Jysk se sont montrés très actifs. Dans le segment des centres commerciaux, CBRE a noté deux transactions importantes : le retour de Peek & Cloppenburg en Belgique (4.500 m² dans le Westland Shopping rénové) et le quatorzième point de vente belge pour la Fnac (2.600 m² dans le Woluwe Shopping Centre). Dans le segment des centres-villes, Anvers peut se vanter de l’arrivée d’un Nike Rise de 1 300 m², et à Malines, JBC a signé pour un nouveau magasin sur le Bruul.
Baisse de la confiance des consommateurs
Les loyers, qui ont subi une correction pendant la pandémie, se stabilisent maintenant selon CBRE. Ce n’est qu’à partir de 2023 que le spécialiste de l’immobilier prévoit à nouveau une augmentation progressive. Toutefois, le nombre de passants dans les rues et les centres commerciaux reste encore inférieur de quelque 30 % au niveau de 2019, même si l’on observe une reprise depuis avril 2021, selon les chiffres de MyTraffic. A Bruxelles, la situation est plus difficile qu’en Flandre et en Wallonie. Cela devrait s’améliorer dans les mois à venir.
Le fait que le commerce électronique ait battu de nouveaux records en Belgique l’année dernière n’a pas d’impact négatif sur les magasins physiques, selon CBRE. Au contraire, les détaillants ont tout à gagner d’une bonne stratégie omnicanale. C’est là que l' »effet de halo » entre en jeu : la combinaison intelligente de magasins d’expérience et d’activités en ligne peut augmenter le chiffre d’affaires total de 5 à 10 %.
La question de savoir si ce départ record se poursuivra cette année reste toutefois ouverte. La baisse de la confiance des consommateurs pourrait éventuellement peser sur les ventes au détail. Les consommateurs sont préoccupés par la hausse des prix de l’énergie, l’inflation élevée et la guerre en Ukraine. Jusqu’à présent, cependant, le marché du détail a fait preuve de résilience : il n’existe pas de corrélation univoque entre la confiance des consommateurs et les ventes au détail.