Parmi les grandes plateformes de partage actives en Belgique, c’est Just Eat Takeaway qui offre les meilleures conditions de travail à ses collaborateurs. Telle est la conclusion d’une nouvelle étude sur les conditions de travail – avec une petite réserve cependant : seules deux plateformes garantiraient un salaire minimum.
Meilleur score pour Takeaway score
L’organisation contre l’exploitation Fairwork a demandé à la KU Leuven et à l’Université d’Oxford d’analyser les plateformes de partage dans 28 pays, dont la Belgique. Chez nous, les chercheurs ont passé au crible cinq plateformes, dont Takeaway et Deliveroo. De toutes ces plateformes, c’est la plateforme néerlandaise Just Eat Takeaway qui a obtenu le meilleur score : la société de livraison de repas a reçu un 6/10.
Takeaway était la seule plateforme capable de démontrer que ses collaborateurs sont protégés contre les risques liés au travail, a expliqué à la VRT le professeur Valeria Pulignano (KU Leuven). Takeaway est également la seule plateforme à avoir des « conditions de travail clairement définies », peut-on lire dans le rapport. Par exemple, les livreurs sont assurés contre les accidents du travail. Cela est possible parce que l’entreprise conclut un contrat de travail avec chacun de ses livreurs. La plupart des autres plateformes, dont sa concurrente Deliveroo, optent pour un statut d’indépendant.
Flexibilité et indépendance
De manière générale, il reste beaucoup de progrès à accomplir au sein du secteur, juge Valeria Pulignano. Par exemple, seules deux plateformes garantissent un salaire minimum à leurs collaborateurs (après déduction des frais). Et aucune plateforme ne dispose d’une véritable représentation des travailleurs, par exemple par le biais d’une délégation syndicale. Le nouveau deal pour l’emploi adopté en Belgique n’y changera pas grand-chose, en partie parce qu’une grande partie des questions soulevées par l’étude sont propres au statut d’indépendant des livreurs.
Deliveroo estime que l’étude adopte une vision trop classique du travail et qu’elle est biaisée : une enquête antérieure (menée par les employeurs) avait révélé que les livreurs de repas exercent généralement ce travail à titre complémentaire et qu’il ne s’agit pas de leur activité principale. À leurs yeux, la flexibilité et l’indépendance seraient des atouts pour ces plateformes, ce qui expliquerait les nombreux candidats et la longue liste d’attente.
« Ce n’est pas parce que les livreurs aiment y travailler et que ces emplois sont très demandés que les conditions de travail sont en ordre. Il est parfaitement possible de combiner liberté, flexibilité et conditions de travail correctes », a réagi Valeria Pulignano. Deliveroo va en tout cas travailler avec les chercheurs pour améliorer encore les conditions de travail offertes.