Le groupe allemand de distribution Rewe a dépassé les attentes l’année dernière : le segment des supermarchés a plus que compensé les mauvaises performances de ses agences de voyage et de ses chaînes de bricolage, qui ont encore souffert des répercussions de la pandémie de coronavirus.
Sauvé par le secteur alimentaire
Heureusement pour Rewe, le groupe a pu compter sur le secteur de la distribution alimentaire, qui a parfois même dépassé les ventes record de 2020. Cela a permis à Rewe de compenser la division Voyage et Tourisme, qui a une fois de plus subi un gros revers, et le confinement début 2021, qui a principalement affecté les ventes des magasins de bricolage.
Le chiffre d’affaires total a gagné 2,5 %, atteignant 76,5 milliards d’euros. Les détaillants indépendants sur le marché intérieur allemand ont réalisé 4,8 % de chiffre d’affaires en plus, même après l’augmentation inédite du chiffre d’affaires de 20,5 % en 2020. Pour le PDG, Lionel Souque, les performances de la formule de commodité Lekkerland sont particulièrement impressionnantes : son chiffre d’affaires a grimpé de 4,4 % pour atteindre 13,7 milliards d’euros.
Parti de la Russie à temps
Les supermarchés allemands ont enregistré des résultats assez stables (+0,9 %), tandis que les magasins de bricolage ont perdu 11,4 % de chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente, qui avait été particulièrement profitable. La branche touristique du groupe, DER Touristik, a pu réduire ses pertes de moitié et a retrouvé 40 % du chiffre d’affaires de l’année pré-coronavirus 2019. Autre coup de chance : Rewe avait vendu ses magasins Billa en Russie l’année dernière. Le groupe avait donc quitté le pays avant que la guerre n’éclate.
L’année dernière, Rewe a investi 2,3 milliards d’euros pour moderniser l’entreprise, en travaillant notamment sur de nouveaux modèles commerciaux et sur la numérisation. Le groupe a ainsi pris une participation dans la société de livraison rapide Flink, ouvert son premier magasin Rewe Pick&Go et lancé un nouveau concept de hall de marché pour Penny. Pour l’année en cours, Rewe prévoit un nouvel investissement de 2,3 milliards d’euros. Le résultat d’exploitation du groupe s’est élevé à 4,4 milliards d’euros, contre 4,3 milliards d’euros en 2020.
Davantage de concertation avec les fournisseurs
Cette année, le groupe voit ses marges fondre, la hausse des prix ne pouvant pas être entièrement répercutée sur les consommateurs. Heureusement, l’année dernière a été très bonne, déclare avec soulagement Souque à LebensmittelPraxis.
L’époque des négociations annuelles avec les fournisseurs est définitivement révolue : aujourd’hui, il faut se concerter avec les fournisseurs beaucoup plus régulièrement. Le groupe Rewe déclare en outre prendre les problèmes des fabricants « très au sérieux ».