Une entreprise alimentaire sur trois pourrait réduire ou interrompre sa production si les supermarchés n’acceptent pas les hausses de prix. L’augmentation sans précédent des coûts de l’énergie, des matières premières et des emballages pèse sur la rentabilité des fabricants de produits alimentaires.
Négociations compliquées
En grande difficulté financière, de nombreux fabricants de produits alimentaires seront contraints de fermer des lignes de production si les supermarchés ne répondent pas à leurs demandes d’augmentation des prix, prévient la Fédération belge de l’industrie alimentaire (Fevia). Un fabricant sur trois a déjà réduit sa production ou envisage de le faire.
Les fabricants sont en effet confrontés à des augmentations exceptionnelles des coûts : les factures d’électricité ont doublé en un an, celles de gaz ont triplé. Les prix des matières premières atteignent également des sommets : le blé et le maïs ont augmenté de 50 %, les œufs de 27 %, l’huile de tournesol de 40 %. Côté emballages, le prix du carton a augmenté de 25 %, celui du plastique de 30 %. Mais si le secteur de l’horeca accepte généralement les augmentations de prix, les négociations avec les supermarchés sont très difficiles, écrit L’Echo.
Les producteurs de pâtes Soubry et Barilla n’envisagent pas encore de réduire leur production, mais ils confirment que les négociations avec les food-retailers sont encore plus difficiles qu’à l’automne dernier. Colona, grand consommateur d’huile de colza et de jaunes d’œufs, affirme que seul Colruyt a accepté une augmentation de prix pour une période d’un mois. Le producteur de sauces vend 25 % de sa production à la distribution en gros. « Nous devrons peut-être arrêter un quart de nos lignes de production d’ici deux semaines », a déclaré l’administrateur délégué Jean-Luc Colon.