(Mis à jour) Neuf personnes ont été arrêtées au terme d’une perquisition menée dans trois dépôts de PostNL. Les centres de tri de Wommelgem et Willebroek ont également été mis sous scellés. La police belge ne montre aucune tolérance contre les sociétés de livraisons depuis que des pratiques illégales et des abus ont été mis en lumière fin novembre.
Nouvelle série de perquisitions
L’inspection du travail a procédé à de nouvelles perquisitions dans plusieurs entreprises de livraison après avoir constaté un grand nombre d’infractions fin novembre, dont du travail au noir, des infractions aux règles sur le travail à temps partiel et même du travail de mineurs. L’enquête s’était ensuite poursuivie discrètement pendant plusieurs mois, et un juge d’instruction a donc ordonné de nouvelles perquisitions.
La semaine dernière, la police et les services d’inspection sociale sont intervenus chez DPD à Malines : plusieurs camionnettes de livraison et le dépôt lui-même ont été mis sous scellés. Deux personnes ont été arrêtées et emmenées pour auditions. Ont été constatés : huit cas de travail au noir et quinze infractions contre le travail à temps partiel.
Employés prêtés
Aujourd’hui, c’était le tour des centres PostNL de Turnhout, Willebroek et Wommelgem. Le problème réside dans le système de sous-traitance, dans le cadre duquel des travailleurs sont « prêtés à un tiers » au lieu de rester sous l’autorité de leur propre employeur, déclare l’auditeur du travail Gianni Reale à Gazet van Antwerpen. La loi interdit une telle pratique, qui est assimilée à la traite des êtres humains.
Neuf personnes ont été arrêtées et les entrepôts de Wommelgem et Willebroek ont été mis sous scellés. Six personnes ont été libérées entre-temps, certaines sous conditions, mais le PDG belge, le directeur des opérations et un troisième employé restent en prison jusqu’à vendredi au moins. Le tribunal décidera de la suite de leur détention.
Chez PostNL, on se dit « très étonné et indigné » par le « traitement arbitraire des autorités » : le but de ces actions ne serait « absolument pas clair ». Aucun abus structurel n’a en effet été découvert, y dit-on. L’entreprise postale néerlandaise affirme qu’elle met tout en œuvre pour minimiser l’impact sur les clients.
Prendre les choses en mains
La pression augmente sur les entreprises de livraison de colis et leurs clients de l’e-commerce. Les boutiques en ligne sont de plus en plus nombreuses à assurer elles-mêmes les livraisons, comme Coolblue, ou à rechercher des méthodes de livraison plus durables, comme des livraisons groupées ou les livreurs à vélo.
La ministre de la Poste Petra De Sutter veut également modifier la loi sur les services postaux afin de répondre aux abus. Patra De Sutter veut notamment obliger les entreprises de livraisons à employer directement davantage de livreurs : d’ici 2023, au moins un cinquième des colis devront être livrés par des salariés en CDI ou au moins sous contrat intérimaire.