La guerre en Ukraine entraîne une hausse sans précédent des prix de l’énergie et de produits de base comme les céréales et l’huile de tournesol. Au point d’obliger les fournisseurs à rouvrir les négociations avec les détaillants.
Situation intenable
Il n’y a pas que le prix du pain qui va augmenter dans les semaines et les mois à venir : l’Ukraine et la Russie sont en effet de grands producteurs de blé, mais aussi, par exemple, d’huile de tournesol. Un ingrédient présent dans de nombreux produits alimentaires comme la margarine, les biscuits et les chips. Comme l’approvisionnement s’arrête, les prix explosent.
Cette situation vient s’ajouter à la flambée des prix de l’énergie et des transports, alors que les prix des aliments pour animaux et des engrais sont également en hausse. La situation devient ainsi intenable pour bon nombre de producteurs qui veulent rouvrir des négociations à peine bouclées avec les enseignes de supermarchés. Ils ne peuvent pas continuer à livrer aux tarifs convenus précédemment. L’impact de la guerre était imprévisible.
Rayons vides
Évidemment, l’idée de nouvelles augmentations ne plaît pas aux supermarchés : non seulement en raison de la concurrence féroce dans ce secteur, mais aussi parce que les budgets des ménages sont déjà soumis à une forte pression en raison de la hausse des factures d’énergie.
Au point que l’expert en supermarchés Sebastiaan Schreijen (Rabobank) met déjà en garde contre les rayons vides dans le quotidien néerlandais AD : les producteurs pourraient refuser de fournir certains produits si les supermarchés ne répondent pas à leurs exigences en matière de prix. Les négociations avaient déjà été très difficiles et donné lieu à plusieurs conflits ouverts l’automne dernier. Les nouvelles exigences ne faciliteront pas les choses.
On ne sait d’ailleurs pas clairement si les négociations sont effectivement rouvertes. « Je ne peux ni confirmer ni infirmer que nous renégocions », a déclaré Roel Dekelver, le porte-parole de Delhaize, dans Het Nieuwsblad. « Nous surveillons la situation avec les producteurs. Si nécessaire, nous nous réunirons dans un esprit constructif », a réagi Colruyt.
Notre collègue Pauline Neerman a également rédigé récemment une analyse approfondie sur ce sujet pour nos abonnés. Cliquez ici pour en savoir plus sur les hausses de cours mondiaux, leurs causes et ce que nous pouvons en attendre.