En 2021, le chiffre d’affaires de l’e-commerce belge a augmenté de plus d’un tiers. Acheter en ligne est devenu une habitude, et un secteur en particulier fait une grande percée dans l’univers numérique : « Le secteur alimentaire est le grand gagnant de 2021. »
Spectaculaire
Ensemble, les webshops belges ont réalisé un chiffre d’affaires de 11,7 milliards d’euros l’an dernier, soit une hausse de 33 %. Le nombre de transactions a augmenté de 40 % pour atteindre les 150 millions. À 78 euros, le panier moyen est resté stable. C’est ce qui ressort du sixième baromètre du commerce électronique de SafeShops.be, l’association belge de l’e-commerce.
« C’est spectaculaire, bien plus que ce que j’attendais », déclare la directrice, Greet Dekocker. Elle constate qu’acheter en ligne est devenu une habitude : « Le commerce électronique est ancré dans le comportement d’achat. Les consommateurs ont découvert sa facilité d’utilisation et se tournent vers les boutiques en ligne belges. De plus, nous enregistrons aujourd’hui une part de la croissance que nous attendions en 2020. » En cette fameuse année de coronavirus, la hausse a été limitée en raison du ralentissement du secteur des services (voyages, billets…). Ce secteur s’est partiellement redressé l’année dernière.
Piliers
Une précision s’impose : les chiffres de Safeshops.be reflètent ce que les détaillants en ligne belges vendent dans leur pays et à l’étranger, et non ce que les consommateurs en ligne belges ont acheté sur le web au total. Le baromètre utilise les données de transaction des prestataires de services de paiement. Les ventes des marques belges sur des plateformes étrangères telles que bol.com ou Amazon ne sont pas incluses dans les statistiques. Le chiffre d’affaires est donc bien plus élevé en réalité.
Quoi qu’il en soit, le secteur reste dynamique : 8 500 détaillants en ligne ont fait leur entrée en Belgique en 2021. Après le record de 20 000 nouveaux acteurs en 2020, c’est la confirmation que la croissance des activités de l’e-commerce est loin d’être au point mort. Safeshops a recensé 56 642 boutiques en ligne belges en 2021. La plupart sont de très petites entreprises : seuls 275 acteurs du commerce électronique réalisent un chiffre d’affaires de plus de 10 millions d’euros. Ensemble, ces piliers représentent 7,8 milliards d’euros, soit la majorité des ventes belges de commerce électronique.
L’année dernière, 17 autres entreprises ont franchi le cap des dix millions d’euros de chiffre d’affaires. « C’est une bonne nouvelle : nous constatons que les entreprises continuent à se développer, même si elles ne sont que 17. » Safeshops entrevoit encore beaucoup de potentiel. « Dans la partie francophone du pays en particulier, le secteur est un peu moins mature : la révolution que la Flandre a entamée il y a quatre à cinq ans ne fait que commencer. »
Potentiel à l’étranger
Il existe certainement un potentiel de croissance pour les boutiques en ligne belges à l’étranger. Le chiffre d’affaires transfrontalier, qui était en baisse en 2020, s’est redressé et représente désormais 21 % du total du chiffre d’affaires. Les pays en tête restent nos voisins : la France (38,44 %), les Pays-Bas (37,57 %) et l’Allemagne (10,96 %). On constate une légère baisse pour le Royaume-Uni, conséquence du Brexit. « Plusieurs boutiques en ligne y ont réduit leurs activités. »
Dekocker entrevoit surtout des opportunités en Allemagne : « Avec une gamme de produits distincts, vous pouvez réellement faire la différence à l’étranger, même en tant que boutique en ligne belge relativement petite. » Comme en témoigne par exemple le parcours de la boutique de produits pour bébés et lifestyle De Gele Flamingo qui, après un lancement réussi en Allemagne, a commencé à travailler avec des influenceurs pour accroître la notoriété de la marque. Récemment, la marque de mode Xandres a également décidé d’entrer sur le marché allemand, par le biais du canal de la vente en gros mais également avec une boutique en ligne.
Black Friday
Le mode de paiement préféré des acheteurs en ligne belges reste Bancontact, qui représente un peu plus de 61 % des paiements. Certains nouveaux modes de paiement connaissent une forte croissance, bien qu’ils soient encore largement minoritaires. Le paiement en ligne par chèques-repas et éco-chèques va particulièrement augmenter maintenant que Payconiq les a inclus dans sa gamme. Apple Pay, Google Pay et les paiements rétroactifs, tels que Klarna, sont également de plus en plus populaires.
Comme pour le commerce physique, février est le plus mauvais mois de l’année pour le commerce électronique, tandis que décembre est le mois le plus rentable. Le jour le plus important pour le commerce électronique est, sans surprise, le Black Friday : 227 % du volume de transactions par rapport à un jour moyen. Les ventes sont également considérablement plus élevées les jours précédant et suivant ce vendredi.
Le secteur alimentaire se numérise
Un secteur se distingue (bien que sur la base de chiffres incomplets) : « Le secteur alimentaire s’est vraiment numérisé l’année dernière. De nombreuses nouvelles initiatives ont vu le jour, comme l’arrivée de Gorillas et le lancement du supermarché en ligne Hopr, mais les plateformes de repas ont également enregistré d’énormes volumes de transactions. L’évolution est spectaculaire. Le secteur alimentaire est le grand gagnant de 2021 », déclare Dekocker.
« Pour ce qui a trait à la nourriture, les consommateurs veulent être chez eux. Ils veulent recevoir leurs commandes le soir, parce qu’ils veulent manger chaud ou mettre leurs courses au réfrigérateur immédiatement. Aujourd’hui, les solutions logistiques existent, et c’est pourquoi ce secteur est en plein essor. Pensez au lancement de DPD Fresh, par exemple. »
Conclusion ? « Les chiffres dépassent largement nos attentes. Je m’attendais à une croissance, mais 40 millions de transactions, c’est impressionnant. Si la crise en Ukraine ne s’éternise pas, je pense que nous pourrons continuer sur cette courbe de croissance encore cette année. »