Dans le contexte de la guerre en Ukraine, de plus en plus d’entreprises se retirent (temporairement) de la Russie. En Suède, un appel s’élève pour que Ikea boycotte la Russie. D’autres détaillants pourraient suivre.
« Montrer que c’est possible »
Les médias suédois se font l’écho d’un appel à fermer tous les magasins Ikea en Russie tant qu’il y aura la guerre en Ukraine, ou à prendre position de quelconque manière. Les initiateurs, une organisation pour les Ukrainiens dans les pays nordiques et le fournisseur de logiciels B2B ID24, rappellent le sens de la justice du fondateur d’Ikea, Ingvar Kamprad. « Nous sommes convaincus qu’Ingvar Kamprad n’aurait pas hésité une seconde à manifester d’une manière ou d’une autre sa solidarité envers le peuple ukrainien », peut-on lire dans leur article d’opinion publié dans Aftonbladet.
Après la politique et les banques, c’est maintenant au tour du monde des affaires d’imposer des sanctions à la Russie, avance l’organisation. Certaines entreprises ont déjà pris des mesures de suspension, comme les armateurs MSC et Maersk, ainsi que les marques suédoises Ericsson, Scania et Volvo. Shell et BP, Twitter et Facebook, entre autres, ont également annoncé des mesures.
C’est maintenant aux détaillants comme Ikea d’agir, estiment Olena Velychko (Nordic Ukraine Forum) en Jakob Gottlieb (ID24). Pourquoi Ikea, justement ? Pas moins d’un meuble sur cinq vendu en Russie proviendrait de la chaîne d’ameublement. « De nombreuses autres chaînes en Russie sont internationales. Quelqu’un doit faire le premier pas et montrer que c’est possible. » Les couleurs bleu et jaune du logo, les mêmes que le drapeau ukrainien, ont également une valeur symbolique.
« L’occasion de renforcer votre marque »
« Des entreprises individuelles peuvent paralyser un secteur entier en Russie. Comment ? En refusant de vendre des pièces et des matériaux importants, tels que des lames de scie pour l’industrie du bois, des pièces de voiture et des fournitures pour l’industrie chimique », peut-on lire. « Interrompre ou réduire les activités en Russie est une expression claire de l’opposition à la guerre en Ukraine. »
D’ailleurs, cela serait un bon point dans les rapports de durabilité et de marketing, notent les militants : « C’est une excellente occasion de renforcer votre marque en promouvant et en mettant en avant vos traditions et vos valeurs démocratiques par des actions qui contribuent au changement. »
De plus, les banques russes étant maintenant coupées de l’opérateur de paiement international SWIFT, les transactions et paiements internationaux sont beaucoup plus difficiles, ce qui peut mettre les détaillants étrangers présents dans le pays dans une situation financière difficile. Le rouble s’est également fortement déprécié, ce qui rend le commerce moins attrayant.