Démarches sournoises et faits détournés ont à nouveau marqué cette dernière semaine du commerce de détail alimentaire. Heureusement, Filet Pur est là pour dénoncer la désinformation et donner aux lions de Kobbegem de précieux conseils en marketing. C’est parti ?
Petite tasse de café
Vous nous connaissez maintenant : la rédaction infatigable de RetailDetail s’efforce chaque jour de vous informer au mieux, bien sûr, mais aussi de vous faire rire quand l’occasion se présente. Alors, quand vous voyez des titres comme « Ça sent… les augmentations de prix », vous savez quelle heure il est. Le café Douwe Egberts devient un peu plus cher mais, pour l’instant, ça ne décourage pas les consommateurs. On a bien besoin de cette petite tasse de café après un tour au supermarché.
Parce que oui, c’était le même son de cloche cette semaine. FrieslandCampina a également déclaré sans vergogne avoir bien profité de la hausse des prix des produits laitiers. Et qu’est-ce que Danone avait à dire, selon vous ? Pas de surprise : les coûts vont augmenter de 10 à 15 % cette année, d’autres augmentations de prix sont par conséquent inévitables. Greenyard dit également constater une « compréhension croissante de la nécessité d’augmenter les prix ». Ah oui ? Où ça ? Chez qui ? Nous sommes curieux.
Scandaleusement bon marché
Chez Jumbo aussi, les prix augmentent, mais pas (encore) suffisamment pour maintenir les chiffres des bénéfices. Le détaillant taille alors dans sa direction : une nouvelle équipe de direction se prépare pour relever les grands défis. Comprenez par là : des marges plus saines, le commerce électronique, le quick commerce et les données. Tiens, pas un mot sur la Belgique, un projet pourtant également gourmand en ressources.
Un produit devient toutefois moins cher. Scandaleusement bon marché, même. Parce qu’il n’y a pas de demande, mais parce que les détaillants ne sont apparemment pas prêts à payer un prix équitable pour ce produit. Il s’agit de la banane. On la retrouve dans presque tous les paniers d’achat, mais à un prix qui ne justifie même pas le transport depuis ces pays lointains. Les agriculteurs impuissants n’en tirent aucun profit, ce qui entraîne des dommages collatéraux : la pollution des sols et la perte de la biodiversité. Et les supermarchés ? Ils ne veulent pas entendre parler de réglementation. Les efforts volontaires devront suffire. Bref…
Projets dévoilés
L’avenir du commerce de détail ne peut être qu’automatisé. Presque tous les détaillants lancent un magasin automatisé, et le marché business-to-business semble particulièrement prometteur. En effet, la gestion d’une cantine d’entreprise traditionnelle coûte désormais trop cher dans le contexte du travail hybride. C’est pourquoi Delhaize lance, en partenariat avec le spécialiste de l’automatisation Selecta, une centaine de magasins de bureau sans personnel sous l’enseigne Shop&Go. Tout comme son entreprise sœur Albert Heijn aux Pays-Bas, en effet.
Ce n’est pas un hasard si la chaîne de restauration saine Exki a eu la même idée : maintenant que les consommateurs semblent aller moins souvent au restaurant, la société va à la rencontre des clients avec ses mini restaurants automatisés sans personnel, Exki Fridge. Au bureau, à la gare, à l’aéroport, à l’hôpital : les possibilités sont infinies. Le co-fondateur, Nicolas Morlet, dévoilera ses plans diaboliques le 24 mars à l’occasion du RetailDetail Omnichannel & E-Commerce Congress. Un rendez-vous à ne pas manquer.
Gentleman escroc
Désinformation, fake news, propagande, confusion : Vladimir Poutine n’est pas le seul à en avoir le secret. Il semblerait que se cache dans la pas trop pittoresque Montignies-sur-Sambre un véritable génie de la mécommunication. Ce cerveau a mis au point un plan particulièrement astucieux cette semaine. Comment tirer pleinement parti de la puissance de la marque de votre concurrent ? Voici une leçon de marketing offerte par le charmant mais rusé Jean-Marc van Cutsem, qui se sacre ainsi gentleman escroc de la distribution alimentaire.
Ils sont en effet nombreux, les clients insouciants qui entrent dans le magasin de proximité avec l’application SuperPlus, pour ensuite être déçus de constater qu’il n’y a aucune réduction Nutri-Boost. Eh bien, ils seront bientôt encore plus nombreux, puisque Match et Smatch ont décidé d’opérer sous la bannière de Louis Delhaize. Louis donc, et pas le lion, soyons clairs. Mais les consommateurs n’y voient que du feu, et c’est précisément le but. Que les fidèles clients de Delhaize entrent, la porte du magasin est grande ouverte, comme un piège pour les chercheurs de valeur ajoutée distraits. Bingo !
En route vers le passé
La démarche sournoise de ce malin Louis sonnera peut-être le réveil des managers de Kobbegem. Il y a encore du travail à faire en matière de marketing, croyez-moi, et c’est plus urgent que jamais. Vous l’avez peut-être aussi remarqué : sur le logo Delhaize, le lion regarde vers la gauche et, dans les vidéos diffusées à la télévision et sur les réseaux sociaux, il va invariablement de droite à gauche. Vers le passé, en d’autres termes. En route vers hier. Et croyez-moi, cela nuit à l’image de la marque. J’aimerais donc adresser un mot au PDG lui-même.
Croyez-moi, Monsieur Piesvaux : ce lion doit avoir le regard tourné vers la droite, vers l’avenir radieux. Revoyez vos cours d’histoire du marketing : il y a de nombreuses années, en 1999, Johnnie Walker a pris une décision radicale. Lui qui marchait vers la gauche depuis plusieurs décennies a fait un virage à 180 degrés, marchant désormais résolument vers la droite, vers de glorieuses perspectives. Les experts de la communauté marketing sont tous tombés de leur chaise, et pas parce qu’ils avaient trop bu. Mais, devinez quoi ? Quelques années plus tard, le dénommé Johnnie était devenu le leader du marché mondial du whisky. Sans blague. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. De rien ! À la semaine prochaine !
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