Au dernier trimestre de 2021, Danone a enregistré la plus forte croissance de son chiffre d’affaires depuis sept ans. Une période qui coïncide avec les fortes augmentations de prix.
Les prix continuent à augmenter
Antoine De Saint-Affrique, PDG de Danone depuis l’année dernière, obtient de bonnes notes pour son premier rapport : au quatrième trimestre de l’année dernière, le chiffre d’affaires total a augmenté de 10,9 %, soit la plus forte croissance depuis sept ans. C’est également durant cette période que le plus grand producteur de yaourts au monde a appliqué les plus fortes hausses de prix depuis 2014.
Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires a grimpé de 2,8 % pour atteindre 24,28 milliards d’euros. Les marques d’eau (Evian et Volvic) ont été particulièrement performantes, avec une croissance du chiffre d’affaires de 7,2 %, mais les produits laitiers et végétaux ont également progressé de 3,7 %. Le bénéfice net a atteint 1,92 milliards d’euros, un peu en dessous des 1,96 millions d’euros de l’année précédente.
Cependant, le spectre de l’inflation plane toujours sur l’année 2022 : les coûts augmenteront de 10 à 15 % cette année, rendant de nouvelles hausses de prix inévitables, a déclaré le directeur financier, Jürgen Esser, à Bloomberg. Les coûts du lait, de l’emballage et du transport augmentent depuis des mois, et cette tendance va s’accélérer cette année.
Recherche de l’équilibre
Danone se prête par conséquent à un difficile exercice d’équilibrisme, la croissance des livraisons reculant chaque année depuis 2015. La hausse des prix peut entraîner une nouvelle baisse des volumes. En 2021, l’entreprise a également dû procéder à une lourde réorganisation : pas moins de 2 000 postes de direction ont été supprimés et le fabricant de yaourts entend économiser un milliard d’euros d’ici à 2023.
Néanmoins, il y a des signes encourageants : au quatrième trimestre, les livraisons sont reparties à la hausse, y compris en Amérique du Nord. C’est une bonne nouvelle, car Danone y a déjà augmenté le prix de la plupart de ses produits. Les prix ont également déjà augmenté dans les pays en développement, et c’est maintenant au tour de l’Europe. « Nous faisons le nécessaire pour maintenir des prix raisonnables », promet De Saint-Affrique, qui souhaite encore plus de productivité. « Nous devons trouver un équilibre entre la compétitivité et le prix. »