Le taux d’inflation élevé apporte de l’eau au moulin de Walmart, car les acheteurs soucieux des prix se tournent vers le géant américain de la distribution. Pourtant, l’entreprise investit dans de nouvelles expériences et de nouveaux services, loin du commerce de détail classique.
Effet waouh dans les magasins
Walmart a étonnamment bien clôturé l’année : le chiffre d’affaires a augmenté d’un demi pour cent au dernier trimestre, malgré la hausse des coûts et les problèmes d’approvisionnement. Pour l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires a augmenté de 2,4 %, principalement en raison d’une bonne performance sur le marché américain. L’entreprise se targue d’avoir procédé à de nombreuses baisses de prix malgré des coûts plus élevés et une forte inflation. Un geste indéniablement apprécié par les consommateurs soucieux du prix.
Les ventes en ligne ont augmenté de 11 % aux États-Unis, malgré une forte baisse vers la fin de l’année avec l’assouplissement des mesures coronavirus. Au cours du trimestre précédent, les ventes en ligne n’ont progressé que de 1 %, contre une croissance de 70 % au cours des deux dernières années.
C’est pourquoi Walmart a décidé qu’il était grand temps d’investir à nouveau dans les magasins physiques. Le détaillant a déjà rénové environ un millier de magasins et teste actuellement un nouveau concept « Time Well Spent », qui entend offrir aux clients une expérience interactive « waouh » en combinant de nouveaux produits et de nouvelles technologies dans des présentoirs dynamiques. Des shop-in-shops sont également prévus pour les marques partenaires telles que la marque de vêtements Gap. Parce que les clients veulent toujours « toucher, sentir et essayer ». Les codes QR fournissent davantage d’informations sur les produits.
« String of life »
Ce faisant, Walmart s’éloigne pourtant du concept de magasin classique, voire de la vente de produits tout court. Un modèle d’entreprise diversifié est la nouvelle norme, selon le PDG, Doug McMillon : « Nos boutiques sont devenues hybrides, elles sont à la fois des magasins et des centres de traitement », a-t-il déclaré à Forbes. Elles seront avant tout aussi des centres de services : l’avenir de Walmart s’articule autour du commerce de détail, des services financiers et des soins de santé.
McMillon veut offrir un service encore large aux familles, avec une vaste gamme de produits et de services complémentaires. Par exemple, Walmart veut étendre son service de livraison encore plus loin, non seulement jusqu’au domicile des clients, mais aussi jusque dans leur intérieur. Walmart InHome dessert déjà six millions de foyers américains, mais ce nombre devrait passer à trente millions. Les services de traitement des commandes, qui ont augmenté de plus de 500 % l’année dernière, doivent également se développer. Aujourd’hui, l’offre en ligne comprend déjà plus de 200 millions d’articles.
Parallèlement, le détaillant acquiert les applications financières EVEN et ONE, dans le but de faire de Walmart le partenaire qui aide les Américains à gérer leurs finances. Le géant des grands magasins opte pour une stratégie de « string of life », à l’instar de ses rivaux Amazon et Alibaba, au travers de laquelle les détaillants souhaitent suivre les consommateurs tout au long de leur vie et répondre à tous leurs besoins, afin de s’assurer, à terme, leur fidélité totale et éternelle. Les chiffres prouvent que cette stratégie fonctionne : la santé et le bien-être, y compris la pharmacie et le télémédico-social, ont été les activités qui ont enregistré la plus forte croissance au quatrième trimestre. Ainsi, de plus en plus d’Américains récupèrent leurs médicaments là où ils achètent leurs donuts.