Les règles relatives au travail le soir dans l’e-commerce sont assouplies et les employés des plateformes de livraison pourront travailler plus souvent en tant que salariés. Le secteur du retail réagit donc de manière modérément positive à l’accord sur le travail conclu hier soir par le gouvernement belge.
Protection des coursiers à vélo
Le gouvernement belge est parvenu à un accord sur une réforme du marché du travail qui doit accroître le taux d’emploi. Les retailers l’attendaient avec impatience en raison de deux points de friction majeurs : les règles relatives à l’e-commerce et le statut des travailleurs des plateformes – principalement les coursiers à vélo de services de livraison comme Deliveroo. Les choses sont désormais plus claires.
Les livreurs de repas seront mieux protégés : ils travaillent souvent en tant que (faux) indépendants avec peu de protection sociale, car les services de livraison veulent conserver un maximum de flexibilité. Le gouvernement a établi une liste de huit critères permettant de déterminer si un coursier est indépendant ou salarié. En outre, tous les employés de plates-formes bénéficieront d’une assurance contre les accidents du travail.
Flexibilité dans l’e-commerce
Les boutiques en ligne pourront plus facilement employer leurs collaborateurs des centres de distribution de l’e-commerce jusqu’à minuit sans que les heures prestées après 20 heures comptent comme travail de nuit : l’accord d’un syndicat suffira. Un dispositif similaire avait déjà été installé de manière temporaire en 2018-2019. Toutefois, le régime sera évalué par le Conseil national du travail après deux ans. Dans le même temps, les entreprises sont autorisées à mettre en place des projets pilotes avec des volontaires pour un régime encore plus souple : elles pourront notamment tester de nouvelles organisations du travail et de nouveaux horaires.
Comeos, la fédération du commerce de détail, a fait part de son soulagement et qualifie l’accord sur l’e-commerce de pas important dans la bonne direction à présent qu’il sera « un peu moins difficile » d’organiser le travail du soir. « Tous nos membres ont une stratégie numérique, mais il leur manquait la flexibilité nécessaire dans l’organisation du travail pour offrir une bonne alternative à l’e-commerce organisé depuis l’étranger », explique le CEO Dominique Michel.
Libre entreprise
L’organisation est également satisfaite de la possibilité laissée aux plateformes de livraison de continuer à travailler avec des salariés et des indépendants. « Nous constatons également une intégration croissante de l’online et de l’offline dans l’horeca. Les plateformes de livraison offrent une grande valeur ajoutée aux PME actives dans ce secteur. Il est bon que les règles soient clarifiées sans pour autant être abolies. » Le service de livraison de repas Deliveroo les rejoint : « En tout cas, l’accord n’exclut pas que nos coursiers puissent être indépendants. Nous nous en félicitons », a déclaré le porte-parole Rodolphe Van Nuffel à Belga.
L’organisation de travailleurs indépendants Unizo se dit en revanche déçue. Elle est particulièrement mécontente de la solution imaginée pour les livreurs de repas : bientôt, chaque indépendant qui travaille via une plateforme devra prouver qu’il est bien un indépendant et non un salarié, craint l’administrateur délégué Danny Van Assche : « Pour Unizo, il est fondamental de garantir la liberté de choix individuelle afin de pouvoir travailler en tant qu’entrepreneur indépendant. Cela touche le cœur de la liberté d’entreprendre. »