Selon Buurtsuper.be, dans la pratique, les petits supermarchés sont souvent impuissants face aux vols à l’étalage. L’organisation UNIZO demande donc une modification de la législation afin que les commerçants puissent mieux protéger leurs biens.
Coûteuses entreprises de sécurité
Buurtsuper.be fait explicitement référence à la « Loi sur la sécurité privée et particulière ». En conséquence, les retailers sont souvent contraints d’engager des sociétés de sécurité privées (coûteuses) pour prendre des mesures préventives contre les voleurs à l’étalage. Le groupe d’intérêt illustre son propos avec l’exemple de ce propriétaire de supermarché qui a récemment été réprimandé par le SPF Affaires intérieures parce que les caissières avaient demandé aux clients d’ouvrir spontanément leurs sacs à provisions. Selon le ministère, seuls les services de sécurité privés et reconnus sont autorisés à effectuer ce type de contrôles.
L’organisation n’est pas d’accord avec cette interprétation restrictive de la législation : « Les grandes chaînes peuvent engager un agent de sécurité, mais pour les commerçants ordinaires et les propriétaires de supermarchés indépendants, c’est impossible, car c’est beaucoup trop cher’, explique Luc Ardies de Buurtsuper.be. Selon Ardies, la présence d’un tel agent de sécurité à la porte d’entrée représente un coût de 50 euros par heure, soit quelque 150 000 euros par an, autrement dit, à peu près le bénéfice net annuel moyen d’un supermarché de quartier.
Hors-la-loi
De plus, dans de nombreux cas, le vol à l’étalage n’est pas une priorité pour la police ni pour le ministère public, indique Buurtsuper.be. En effet, une enquête auprès des membres a montré que plus de 35 % des propriétaires de magasins ont été victimes de vols à l’étalage au cours de l’année écoulée. Moins d’un tiers des victimes porte plainte auprès de la police et, dans plus de la moitié des cas, aucune mesure n’est prise.
En Belgique, l’équilibre entre les règles relatives à la protection de la propriété commerciale, d’une part, et la législation relative à la protection de la vie privée et autres, d’autre part, est complètement biaisé, affirme M. Ardies. « Pour nous, il est évident que nos entrepreneurs doivent pouvoir prendre les mesures nécessaires et proportionnées pour protéger leur propriété commerciale. Si les commerçants n’ont plus le droit de protéger leur propriété, nous considérons qu’il s’agit d’un blanc-seing accordé aux voleurs à l’étalage. »