Michel Doukeris, PDG du géant de la bière AB InBev depuis cette année, a dévoilé sa stratégie de croissance pour les prochaines années. En résumé : le commerce électronique et les alternatives à la bière (comme les hard seltzers) vont permettre d’augmenter les bénéfices pour ainsi réduire l’énorme montagne de dettes.
Stratégie d’acquisitions
L’été dernier, Doukeris a succédé au presque légendaire Carlos Brito. Grâce à une stratégie d’acquisitions agressive, ce dernier a fait d’AB InBev, alors une modeste multinationale, le plus grand groupe brassicole au monde. Un parcours qui s’est pourtant terminé sur une fausse note : l’acquisition de SABMiller n’a pas apporté les synergies escomptées et a grevé le groupe d’une lourde dette alors qu’il était déjà en difficulté sur le plan opérationnel.
Brito a donc été en partie jugé sur son point faible : les acquisitions ont masqué la faiblesse de la croissance organique, c’est-à-dire vendre plus de bière. Un domaine dans lequel Doukeris s’était justement montré prometteur dans le cadre de ses précédentes fonctions chez AB InBev en Asie et en Amérique du Nord. Le marché espérait donc qu’il apporterait cette expérience à l’échelle du groupe. Lundi dernier, il a présenté sa stratégie aux analystes.
Hard seltzers
Premièrement, Doukeris espère profiter davantage de la croissance générale du marché mondial de la bière que ses principaux concurrents, Heineken et Carlsberg. Le lancement de nouvelles variétés de bière est un moteur classique de cette stratégie. Mais Doukeris croit beaucoup dans les possibilités offertes par les boissons qui se situent davantage en périphérie de la catégorie des bières, comme les hard seltzers (eaux gazeuses aromatisées dont la teneur en alcool est similaire à celle des bières blondes), les cocktails en cannette et les limonades alcoolisées (AB InBev a lancé Natural Light, des limonades contenant de la vodka, l’été dernier).
L’autre pilier de la stratégie de croissance de Doukeris est le commerce électronique. AB InBev développe une vaste offre de vente en ligne pour les particuliers dans le monde entier. Le PDG d’AB InBev est conscient que le segment en ligne a été fortement stimulé par la crise du coronavirus. « Pourquoi pourrais-je commander et me faire livrer une pizza et pas une bière fraîche ? », a-t-il dit en clin d’œil dans De Tijd.
Il n’existe toutefois pas encore de plateforme en ligne pour les particuliers dans notre région, a confirmé un porte-parole à RetailDetail. « Mais l’entreprise compte bien l’étendre sur tous ses marchés », peut-on lire.