« Preuves irréfutables de situations insoutenables »
Michel Vandenbosch, président de GAIA, ainsi que sa collègue suisse Sabrina Gurtner de Tierschutzbund Zürich, ont présenté un rapport accablant concernant l’importation de viande chevaline américaine en Europe. Le rapport, images à l’appui, témoigne des circonstances épouvantables dans lesquelles les chevaux sont achetés, transportés et abattus.
« Ces images contrastent radicalement avec les déclarations des supermarchés, qui continuent de prétendre que l’importation de viande de cheval est conforme aux normes de l’UE », souligne l’activiste.
« Les supermarchés se laissent embobiner »
L’Union européenne importe chaque année 26.450 tonnes de viande de cheval provenant des Etats-Unis, du Canada, d’Uruguay, du Mexique et d’Argentine, dont 17.000 tonnes aboutissent dans notre pays. « La Belgique est la plaque tournante de la distribution de viande chevaline en Europe », affirme Michel Vandenbosch.
Non seulement les principales entreprises d’importation son belges (Equinox, Velda, De Nil, Multimeat et Chevideco), mais de plus celles-ci approvisionnent quasiment tous les supermarchés de notre pays. « A l’exception de Lidl, qui, suite aux révélations précédentes de GAIA, a décidé de ne plus vendre de viande chevaline fraîche en raison de l’absence de garanties sur le bien-être des animaux », précise GAIA.
« Actuellement, Colruyt ne vend que de la viande chevaline en provenance de Roumanie. Pourtant, GAIA avait dévoilé l’année passée les graves maltraitances sur chevaux qui ont cours dans ce pays également. Les chaînes de magasins qui vendent encore de la viande de cheval d’Amérique latine (Aldi/Renmans, Carrefour, Cora, Delhaize, Makro, Match, Intermarché et Spar) considèrent que chaque morceau de viande provenant de ces pays peut être tracé afin d’en connaître l’origine précise. Rien n’est moins vrai », selon GAIA.
Concertation avec les supermarchés
Lidl dit « ne pas être surpris » par le rapport communiqué par GAIA. « Nous ne vendons plus de viande de cheval depuis trois ans environ, précisément en raison des problèmes de traçabilité de la viande. Ce choix nous a été dicté par notre politique en matière de bien-être animal. Les révélations de GAIA nous donnent la preuve que nous avons pris la bonne décision », estime Pieterjan Rynwalt, porte-parole de Lidl.
Le discounter appelle tous les autres acteurs « à suivre l’exemple de Lidl et de ne plus vendre de viande chevaline. Nous espérons que cette étude fera bouger les choses. » Et cela semble être le cas, car des discussions sont prévues très prochainement entre GAIA et les chaînes Intermarché, Makro, Cora, Carrefour, Renmans et Delhaize.
Traduction : Marie-Noëlle Masure