En-deçà des attentes
En janvier Delhaize avait déjà annoncé avoir réalisé en Belgique un chiffre d’affaire de 5,1 milliards d’euros en 2013, soit une hausse de 3% par rapport à 2012. Mais suite « aux investissements en prix et à l’augmentation de l’activité promotionnelle », nécessaires pour maintenir la part de marché (25,5%), la marge brute a chuté à 20,2%.
En incluant les résultats des Etats-Unis et du Sud-Est de l’Europe, le groupe Delhaize en 2013 a généré un chiffre d’affaires de 21,1 milliards d’euros, une progression de 0,6% ( et de 2,6% à taux de change identiques) par rapport à 2012. Le bénéfice net a progressé de 71,8% à 179 millions d’euros (à noter toutefois que l’an dernier le bénéfice avait été affecté par des charges de restructuration et des dépréciations).
Néanmoins ce résultat déçoit : les analystes tablaient sur un bénéfice de 165 millions d’euros pour les plus pessimistes et de 472 millions d’euros pour les plus optimistes. Le bénéfice d’exploitation récurrent (rebit) s’établit à 753 millions d’euros ; un résultat en recul de 4,2% et légèrement inférieur aux pronostics des analystes de 756 millions d’euros.
« Une dynamique positive » …
« Depuis que j’ai rejoint le Groupe en tant que CEO en novembre 2013, j’ai acquis une connaissance approfondie de notre Groupe, des différents marchés dans lesquels nous sommes actifs et de nos enseignes. Notre Groupe repose sur des bases solides, avec des positions de leader dans la plupart de nos marchés, un bilan solide et des collaborateurs passionnés. Depuis le début de l’année le dynamisme de nos ventes se poursuit chez Delhaize America, alors que nous faisons face à des difficultés en Belgique et en Serbie », commente le CEO Frans Muller.
Sans mentionner de chiffres concrets pour l’année en cours, Muller indique que le groupe se concentrera sur « le maintien ou le renforcement des positions locales de leader » et sur l’efficacité des coûts. « Nos investissements augmenteront pour atteindre approximativement 625 millions d’euros et nous prévoyons d’ouvrir 180 magasins. Nous comptons maintenir ou améliorer la croissance des ventes et continuer à générer un niveau sain de cash-flow libre », ajoute-t-il.
… mais « une rentabilité en baisse »
Malgré tout Delhaize s’attend à « une baisse de la rentabilité » en raison d’investissements dans les filiales américaines Food Lion (avec l’introduction d’une nouvelle stratégie basée sur « la convenance, la fraîcheur et le prix ») et Hannaford ( qui cherche à poursuivre « l’amélioration de son positionnement en prix »). « Depuis le début 2014, Delhaize America a enregsitré de très bonnes ventes, en partie influencées positivement par des conditions hivernales difficiles, qui ont également résulté en des coûts supplémentaires », précise le groupe.
Delhaize Belgique pour sa part continue d’être confronté à la concurrence et à « une pression sur les charges administratives et commerciales. Nous avons accru notre attention sur les prix et les promotions, ainsi que sur le renforcement de la qualité et de la variété de notre assortiment. Ces éléments résulteront en une diminution de notre rentabilité, en particulier au premier trimestre. »
Afin de satisfaire les actionnaires, Muller leur propose un dividende supérieur de 11% par rapport l’an dernier, soit 1,56 euros par action. Ce qui apparemment n’a pas fait grande impression : vers 10 heures ce matin l’action avait chuté de 4,5% par rapport au cours de clôture d’hier soir.
Le Groupe Delhaize annonce également des changements au sein de la structure et du comité exécutifs. La division Europe disparaît et Dirk Van den Berghe, CEO de Delhaize Belgique siègera au comité exécutif. L’actuel directeur IT et responsable du personnel, Nicolas Hollanders, quitte le groupe. Ses fonctions seront réparties entre le directeur financier Pierre Bouchut , qui devient responsable IT et Marc Croonen, qui devient directeur du personnel.
Traduction : Marie-Noëlle Masure