J’ai parfois l’impression que cette dispute pour un pot de choco a surtout pour but de détourner l’attention d’autres problèmes… C’est juste une suggestion… Mais quand Filet Pur a l’occasion de mettre le feu aux poudres, Filet Pur met le feu aux poudres. C’est parti…
Un sourire compatissant
C’est désormais une tradition : quand les premiers cratères apparaissent dans les rayons des magasins au début des hostilités de fin d’année, les journalistes de VTM News font appel à RetailDetail pour obtenir quelques éclaircissements sur les manœuvres en cours. Une guerre du choco, c’est une première, après tout. OK, nous répondrons à leurs questions avec plaisir, en articulant soigneusement et en utilisant des termes simples pour que même ceux du dernier rang puissent comprendre, s’ils en ont envie.
Mais que pourrions-nous dire de profond si les personnes concernées refusent de faire le moindre commentaire ? Eh bien pas beaucoup plus que « les négociations ne se sont apparemment pas déroulées comme prévu », et les téléspectateurs les plus observateurs auront remarqué que je n’ai pas pu réprimer un léger sourire compatissant. C’était plus fort que moi, désolé. Ce n’est pourtant pas la première fois que Colruyt met en pratique la technique de négociation éprouvée du delisting.
Long week-end
« Et qui va gagner ? » veulent invariablement savoir les médias grand public. Bon, Einstein aurait défini la folie comme « refaire la même chose encore et encore, en s’attendant à des résultats différents ». Et nous pouvons supposer que les personnes qui siègent dans la salle de direction du Wilgenveld sont loin d’être folles. Donc, s’ils refont la même chose encore et encore, c’est que leur attitude doit bien payer quelque part…
Mais ce journaliste de De Tijd qui affirme qu’une poignée d’autres multinationales ont également été chassées des rayons par le leader du marché… Il est vrai qu’il y avait quelques trous dans les rayons, mais c’était un long week-end et le personnel du magasin a se retrouver débordé. Car soyons réalistes : ils ne sont pas fous au point de s’attaquer à Unilever, Colgate-Palmolive et Mondelez en plus de Ferrero, n’est-ce pas ? Hein ? Quoique… ? Hmmmm.
Logique inébranlable
Attention, il n’est pas certain à 100% que Colruyt soit le méchant qui met Nutella à la poubelle. L’inverse est aussi possible. La probabilité est d’environ 0,1%, mais il ne faut donc pas l’exclure. Soyons de bon compte.
Mais ce qui est également vrai, c’est qu’ils n’iront pas loin avec un peu de musculation et la mise au rebut de ce pot de 400 grammes. Juste pour vérifier : un grand pot de 900 grammes coûte 4,69 euros à peu près partout. Sauf chez Aldi, où en promo, il est actuellement 20 centimes moins cher – excellent timing cependant, comme si une taupe les aurait prévenus. Imaginez…
En tout cas, citez-moi un seul magasin Colruyt qui n’a pas l’une des 440 succursales Aldi dans sa zone de chalandise ? Exact. Donc : le leader du marché doit réagir. Et il le fait, dans les magasins. Mais combien coûte ce pot pour le fidèle client de Collect&Go ? 4,69 euros, bien entendu. Le raisonnement : Aldi n’a pas de boutique en ligne. Contemplez l’inébranlable logique des meilleurs prix des Hallois. Date limite de conservation : inconnue. Mais en attendant, ils peuvent une nouvelle fois se présenter comme les grands défenseurs de votre (et de mon) pouvoir d’achat. Malins….
Masochistes
Ils ont encore eu la chance qu’au moins une partie des magasins Aldi soient déjà fermés depuis deux jours pour cause de grève. Les syndicats sont clairs : la charge de travail est intenable, les travailleurs sont sur les genoux. La grève était inévitable. Nous pourrions objecter cyniquement qu’il est étrange que la charge de travail soit beaucoup plus élevée dans les magasins wallons que dans les magasins flamands, mais ce n’est pas notre genre. Vous le savez…
Quiconque fait ses courses dans un magasin hard discount sait que la charge de travail est au moins en partie assumée par le client. À la caisse, plus précisément, où les employés sont formés pour pousser les marchandises scannées sur un tapis roulant beaucoup trop court et beaucoup trop rapide, puis à s’asseoir l’air ennuyé en attendant que le client remplisse enfin son sac et sorte sa carte de paiement. Chaque fois que vous sortez de là, vous vous dites : « quel empoté je suis… » Et pourtant, les clients reviennent. Il faut croire que le pourcentage de masochistes dans la population est beaucoup plus élevé qu’on ne le pense habituellement.
Petit conseil
Le fait que les négociations annuelles soient légèrement plus difficiles que les années précédentes avait d’ailleurs été prédit depuis longtemps. Et il n’y a aucune amélioration à l’horizon. Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont à nouveau atteint des hauteurs records le mois dernier : ils n’avaient jamais été aussi élevés depuis dix ans, encore une fois. C’était déjà le cas en septembre, et il n’en ira pas autrement en novembre. Les prix du sucre, en particulier, s’envolent sous l’effet conjugué de mauvaises récoltes et de pénuries de capacité de transport. Pour la santé publique, c’est une bonne chose, pourrait-on penser. Pas de chocolat, pas de massepain, pas de spéculoos : pas de problème, non ? Mangeons juste un peu plus de mandarines.
Mais revenons brièvement à Halle. Oui, je m’en prends souvent à Colruyt, mais on ne prête qu’aux riches, pas vrai ? Par conséquent, un autre conseil sans engagement pour l’adepte des meilleurs prix : si d’éminents collègues comme Tesco et Casino adoptent la devise If you can’t beat them, join them et entament une coopération structurelle et financière avec les coursiers éclair de Gorillas, lesquels, nota bene, s’approvisionnent au Colruyt le plus proche en Belgique, peut-être serait-ce une idée d’apprendre à mieux les connaître ? Une occasion unique se présentera à la RetailDetail Night du 25 novembre, où le gorille en chef du Benelux Sadik Cevik prendra la parole. Vous avez sans doute déjà commandé vos tickets !
Et une autre communication de service : la semaine prochaine, votre serviteur fera le pont dans un pays qui n’est plus qu’à une petite nuance de notre rouge légendaire sur la carte européenne des contaminations. Pas de Filet Pur, donc. Rendez-vous dans quinze jours !
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