Les détaillants sont en pleine expansion tandis que les marques numériques ouvrent également des boutiques physiques. 2021 sera donc probablement la meilleure année de tous les temps pour la location de locaux commerciaux. Et ce en partie en raison de la baisse des loyers.
En passe d’établir un record
Au cours du dernier troisième trimestre, 110 000 m² de locaux commerciaux ont été loués en Belgique. Soit en total de 342 000 m² pour 2021. 680 transactions ont été enregistrées, rapporte le service spécialisé en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield : il ne fait aucun doute que 2021 sera meilleure que 2020, et peut-être même la meilleure année de tous les temps. Les détaillants poursuivent clairement leur expansion.
Une fois encore, il apparaît que les locaux commerciaux en périphérie sont particulièrement prisés : 65% de l’activité locative totale concerne des magasins en périphérie ou des parcs commerciaux, représentant plus de 224 000 m² de nouvelles locations depuis le début de l’année. Les rues commerçantes sont à la traîne (72 000 m²), mais Cushman & Wakefield table désormais sur une « reprise exponentielle », notamment grâce à la forte expansion des nouveaux concepts horeca. La restauration et les boissons, ainsi que les nouveaux concepts de loisirs, jouent également un rôle clé dans les centres commerciaux (30 000 m²). Les centres commerciaux veulent encore plus s’imposer comme des destinations pour une journée de sortie.
Loyers en baisse
L’expert immobilier constate la plus forte activité dans le nord : 2021 devrait être la meilleure année de la décennie pour le marché de détail en Flandre. Cela s’explique par l’ouverture de projets importants tels que Malinas à Malines, mais aussi par l’amélioration de la couverture vaccinale. L’introduction d’un COVID Safe Ticket pourrait peser sur la fréquentation dans certaines villes. Selon les informations de MyTraffic, le nombre de passants dans les rues commerçantes en Flandre et en Wallonie représente environ 80 % du niveau pré-COVID, tandis qu’à Bruxelles, il est encore 50 à 60 % inférieur.
L’impact de la crise coronavirus sur les loyers des locaux commerciaux se ressent particulièrement dans les centres-villes, où les loyers maximaux sont passés de 1 600 à 1 550 euros par m² et par an au troisième trimestre. Une tendance à la baisse qui offre des opportunités à certains détaillants, qui renégocient les baux ou déménagent leurs magasins dans des emplacements plus avantageux. À l’occasion de l’ouverture de son magasin à Gand la semaine dernière, Wouter Torfs a déclaré que des emplacements de choix sont désormais accessibles pour ses magasins de chaussures. Cushman & Wakefield s’attend à ce que les prix repartent à la hausse à partir de 2023, pour atteindre les niveaux d’avant la crise du COVID en 2024 ou 2025. Dans les centres et les parcs commerciaux, les loyers restent stables.
Du numérique au magasin physique
De nombreux nouveaux acteurs font leur entrée sur le marché. Les plus actifs sur le marché de la location sont les acteurs du segment de l’alimentation et des boissons, suivis par ceux de la décoration, du bricolage et du ménage. Le secteur des chaussures et des loisirs se porte lui aussi très bien. Dans le domaine de la mode, de la santé, de la beauté et des accessoires, les marques réduisent leur empreinte.
Bien que le commerce électronique continue sa percée et représente désormais près de 15 % du total des ventes au détail, Cushman & Wakefield constate que les marques numériques entrent sur le marché de la vente au détail physique en moyenne deux ans après leur lancement en ligne afin de maximiser leurs ventes. Avec un nombre de magasins toutefois limité : 68 % ont un à deux magasins, seuls 6 % en ont plus de dix. Le secteur le mieux représenté est celui de la mode, des lunettes et des accessoires.