La chaîne de mode Bel&Bo a presque totalement surmonté la crise du coronavirus. Ces dernières semaines, les funshoppers ont fait leur retour dans les magasins, qui ont retrouvé leur niveau d’activité de 2019, a déclaré le PDG, Michel Delfosse, à RetailDetail. Et ce n’est pas tout : Bel&Bo ouvrira bientôt une société sœur, Eviva, un nouveau concept de magasin grandes tailles.
Les funshoppers sont de retour
« Excellente ! » Voici la réponse brève et assurée que nous donne Michel Delfosse lorsque nous l’interrogeons sur la situation actuelle chez Bel&Bo. À force de persévérance, nous avons pu soutirer quelques informations supplémentaires. « Au cours des dernières semaines, les chiffres se sont rapprochés du niveau de 2019 », indique-t-il. « Même si l’ensemble de l’année 2021 restera en dessous de ce niveau. Le mois d’avril, où nous ne pouvions travailler que sur rendez-vous, est de facto un mois perdu. Difficile à compenser. »
Michel Delfosse estime toutefois que Bel&Bo retrouvera son niveau de 2019 en 2022. « Nous venons de terminer le Week-end du client, et nous pouvons dire avec certitude que les funshoppers sont de retour », déclare Charlotte Delfosse, responsable des ventes chez Bel&Bo. « Nous nous sommes peut-être habitués aux masques buccaux, mais nous constatons tout de même que la suppression du port du masque obligatoire a un effet considérable. Nous pouvons faire une bonne comparaison avec nos magasins en Wallonie, où le masque est encore obligatoire. »
Parallèlement, la boutique en ligne a indéniablement gagné en importance, permettant à Bel&Bo de s’inscrire dans la tendance du secteur. Pendant le premier confinement, la part des ventes en ligne dans le chiffre d’affaires total est passée de 4 à 12 %, avant de se stabiliser aux alentours de 8 %. Mais Michel Delfosse ne s’en contente pas. « Nous avons mis au point une nouvelle boutique en ligne, pour laquelle nous n’avons pas compté nos efforts. Avec cette nouvelle boutique, nous entendons atteindre à nouveau ces 12 %, et plus encore. »
Eviva
C’est donc confiant que Bel&Bo envisage l’avenir. Et la confiance est même telle que la chaîne de mode estime que le moment est venu de lancer un tout nouveau concept de magasin, Eviva. Il s’agit d’une boutique qui s’adresse aux personnes de grande taille, de la taille 44 jusqu’à 54. « Les grandes tailles figuraient déjà dans la gamme de Bel&Bo », explique Charlotte Delfosse. « Et cela ne changera pas. Mais nous avons constaté que la demande actuelle dépasse l’offre, ce à quoi nous voulons remédier avec Eviva. »
Le premier magasin pilote d’Eviva ouvrira le 15 octobre à Roulers. « L’objectif est d’ouvrir un deuxième magasin au début de l’année prochaine, dans une ville qui reste à déterminer », précise Michel Delfosse. « Après un an, nous évaluerons le concept et envisagerons la suite. » Les magasins Eviva auront un style totalement distinct, sans aucune référence à Bel&Bo. « La collection d’Eviva apparaîtra dans les magasins Bel&Bo, mais comme nous n’excluons pas que les magasins Eviva proposent également des collections d’autres marques, nous avons voulu en faire un concept totalement à part. »
Le retour des tenues formelles
Rien que des bonnes nouvelles, donc. Mais comme l’ensemble du secteur, l’entreprise est confrontée à certains défis. Bel&Bo pâtit également de problèmes de livraison pour sa collection d’automne. « Tout la collection sera disponible en magasin », souligne Michel Delfosse. « Mais toutes les pièces n’arriveront pas au moment où nous l’aurions voulu. Nous avons bien sûr anticipé les perturbations de la chaîne d’approvisionnement en recherchant des fournisseurs plus proches de chez nous. Mais tout le monde a fait de même, ce qui a également généré des problèmes de capacité à ce niveau. »
Quelles tendances Michel Delfosse entrevoit-il pour la période à venir ? « Quoi qu’il en soit, la durabilité est un thème de plus en plus prédominant », dit-il. « Mais en matière de préférences de mode, nous constatons que les vêtements formels font un retour notable parmi nos clients. Maintenant que tout le monde peut retourner au bureau et au restaurant, la demande repart à la hausse. Il est impossible de prévoir combien de temps cela durera. La mode est et restera toujours cyclique. »