Les étoiles montantes du commerce ne sont pas des commerçants professionnels. Les market places de consommateur à consommateur comme les sites de petites annonces et les applications d’articles d’occasion enregistreront une croissance de 35% par an d’ici à 2025, affirme McKinsey.
Marché doublé en 2020
Grâce à Internet, les consommateurs se rencontrent plus facilement et dans de meilleures conditions que jamais sans avoir besoin d’intermédiaires ou de contrôle. Une véritable économie de consommateur à consommateur est en train de se mettre en place et elle enlève le pain de la bouche du retail traditionnel.
Médias sociaux et occasion vont de pair : de nouvelles pages de vendeurs autoproclamés d’articles vintage fleurissement chaque jour sur Instagram, et le Marketplace de Facebook explose. Mais des plateformes verticales plus spécialisées comme Vinted enregistrent également une forte augmentation du volume des transactions. Gumtree au Royaume-Uni et Leboncoin en France affichent même une croissance de plus de 50% depuis le début de 2020, a calculé le cabinet de conseil McKinsey.
Jeunes
Pendant les confinements, des millions d’Européens ont entrepris de vider leurs armoires, greniers et abris de jardin et de vendre tout ce qu’ils possédaient de superflu. Les catégories les plus importantes étaient la mode et les articles de famille comme les jouets. Le marché européen de l’occasion va ainsi doubler de taille en 2020, passant de 3 à 6 millions d’euros.
Et n’y voyez pas un phénomène de mode : vu la préoccupation pour la durabilité, McKinsey prévoit un taux de croissance soutenu d’environ 35% par an au cours des quatre prochaines années. Bien que les consommateurs de tous les âges finiront par acheter davantage d’articles d’occasion avec le temps, ce sont les jeunes (15-24 ans) qui sont à la pointe du mouvement. Ils représentent déjà environ 43% du volume du marché et leur part pourrait atteindre 47% d’ici 2025.
En 2025, les articles de mode vendus d’occasion représenteront 1,5 fois le marché de la mode rapide et 13% de la garde-robe moyenne (CBCommerce). D’autant que 41% des plus grandes market places en ligne vendent désormais des produits d’occasion, qu’il s’agisse de produits électro retournés chez Amazon ou d’authentiques sections vintage chez Asos et Zalando.
Faites payer l’acheteur
Pour tirer profit de cette croissance, McKinsey recommande aux plateformes C2C d’expérimenter de nouveaux modèles économiques. La plupart des sites d’occasion utilisent désormais le modèle inauguré par eBay qui consiste à faire payer les vendeurs et non les acheteurs. Pourquoi ne pas inverser la donne ? Vinted et le site C2C espagnol Wallapop le font déjà : ce ne sont pas les vendeurs, mais les acheteurs qui supportent les frais.
Leur raisonnement est évident : si c’est gratuit pour les vendeurs, il y aura plus de choix, et un plus grand choix attirera automatiquement davantage d’acheteurs. La rémunération des plateformes peut prendre la forme d’une commission facturée aux acheteurs (par exemple chez Catawiki), mais aussi de services supplémentaires notamment en matière de protection des acheteurs ou d’options d’expédition. Une commission de 2 ou 3% pour protéger les acheteurs générerait par exemple un surcroît de chiffre d’affaires de 80 à 120 millions d’euros sur le marché actuel de la vente en ligne de vêtements et des produits familiaux d’occasion.
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