Pour le secteur du bricolage, la crise sanitaire a eu un effet double. Les ventes ont explosé grâce aux clients qui se sont lancés dans de petits travaux durant les confinements, mais la pandémie a complètement perturbé la chaîne logistique. Et les fournisseurs des magasins de bricolage se sont retrouvés coincés entre les producteurs et leurs clients retailers.
Entre le marteau et l’enclume
« Nous avons l’habitude d’être entre le marteau et l’enclume », sourit Piet De Coninck. Il est directeur général de Hima, le nouveau nom de la FEBIN, la fédération des fabricants et distributeurs des secteurs du bricolage, du jardinage et de la rénovation. En cas de problèmes d’approvisionnement, ceux-ci se retrouvent dans le collimateur de leurs clients retailers.
« Les deux parties, les fabricants et les distributeurs d’une part, les détaillants d’autre part, doivent rester correctes », poursuit De Coninck. « Nous appelons donc à une bonne communication et à une approche proactive, ce qui est heureusement le cas. » Les discussions ont ainsi permis d’éviter que les détaillants infligent des pénalités à leurs clients en cas de rupture de stock. « Eux aussi ont été directement affectés : avec leurs marques de distributeur, ils n’ont pas échappé aux problèmes de production en Asie, entre autres », explique De Coninck.
« Pas de repli du même ordre de grandeur que la dernière croissance »
Il faut dire que le secteur a de quoi se réjouir. Il a vu ses chiffres de revente augmenter d’un peu moins de 15 %. Simultanément, toute la chaîne logistique s’est déréglée. « Évidemment, la situation n’est pas la même dans toutes les catégories de produits, notamment en fonction des matières premières », précise De Coninck. Mais il n’y a encore aucune lumière au bout du tunnel pour le secteur. « Les problèmes d’approvisionnement vont perdurer certainement jusqu’en 2022, voire une année supplémentaire. »
Autre question : comment vont évoluer les ventes une fois que nous aurons définitivement abandonné les mesures sanitaires ? Faut-il craindre un retour à la normale ? De Coninck est persuadé du contraire.
« Il est bien sûr difficile de faire des prévisions, mais rien ne laisse présager une baisse significative. Un certain repli paraît inévitable, mais je suis dans le secteur depuis 30 ans et il a toujours été en croissance, même si elle a été plus lente certaines années que d’autres. Je ne m’attends donc pas à une diminution du même ordre de grandeur que l’augmentation que nous avons connue l’année dernière. »
Piet De Coninck surveillera l’évolution de la situation d’un oeil attentif. Outre la fédération locale – relancée, elle opère désormais au niveau du Benelux –, il présidera également la fédération sectorielle européenne Fediyma à partir du 1er octobre.