Pour évaluer si un produit alimentaire est bon ou mauvais pour la santé, les acheteurs ne regardent pas le tableau nutritionnel obligatoire figurant sur l’emballage, mais plutôt le Nutri-Score. C’est ce qui ressort d’une étude qui détecte les mouvements oculaires.
Le tableau nutritionnel n’a aucun impact
Les consommateurs ignorent le tableau nutritionnel, qui est pourtant obligatoire au dos ou sur le côté des emballages alimentaires. En revanche, ils regardent le Nutri-Score : c’est ce qu’a montré une étude oculométrique menée par l’UCLL (University Colleges Leuven-Limburg) en collaboration avec la KU Leuven et la chaîne de supermarchés Delhaize. Les mouvements oculaires des consommateurs ont été détectés à l’aide d’un appareil spécial.
« Celles et ceux qui regardent l’emballage d’un produit et à qui l’on demande ensuite d’évaluer sa valeur nutritionnelle, le font presque exclusivement sur la base du Nutri-Score », constatent les chercheuses Saar Bossuyt et Kathleen Custers. « Plus les participants regardaient le Nutri-Score, plus ils étaient en mesure de juger de la qualité nutritionnelle des produits. L’attention visuelle portée au tableau nutritionnel n’a eu aucun impact sur l’évaluation des produits. »
Étape cruciale
L’étude a porté sur 398 adultes. Ils ont évalué 20 emballages de produits de marque de distributeur Delhaize. L’impact du Nutri-Score s’est avéré plus important pour les produits dont la valeur nutritionnelle est plus difficile à estimer, comme le riz au lait, les langoustines au beurre à l’ail ou la limonade. Ce type de produit bénéficie donc davantage de la présence du label Nutri-Score que les produits clairement bons ou mauvais pour la santé comme l’eau ou la mousse au chocolat.
Les participants plus âgés étaient moins précis dans l’évaluation de la qualité nutritionnelle que les participants plus jeunes. Les consommateurs qui connaissent déjà le Nutri-Score ont mieux réussi à estimer correctement la valeur nutritionnelle des produits. « L’évaluation de la qualité nutritionnelle d’un produit est une première étape cruciale pour parvenir à une alimentation saine’, affirment les chercheuses. Elles recommandent donc aux décideurs politiques de continuer à se concentrer sur la sensibilisation et l’éducation du public au sujet du Nutri-Score.