Un nouveau rapport souligne (une fois de plus) l’impact de l’industrie de la viande sur l’environnement et le climat. Ensemble, les vingt plus grands producteurs de viande et de produits laitiers émettent 932 millions de tonnes de CO2 par an : c’est plus que l’Allemagne et environ deux fois plus que la France.
Insoutenable
Un rapport conjoint de la Heinrich Böll Stiftung et des Amis de la Terre Europe renferme des chiffres assez désastreux concernant l’impact de l’élevage (industriel) sur notre climat. La situation est particulièrement dramatique au Brésil : selon les organisations, le groupe brésilien JBS est à lui seul responsable d’un quart de ces émissions.
Les chercheurs affirment donc que la pression qu’exerce l’élevage sur l’environnement et le climat devient intenable, d’autant que la production mondiale de viande continue d’augmenter. Selon les dernières prévisions, la production annuelle de viande augmentera de 40 millions de tonnes d’ici 2030, rapporte Business AM.
Déforestation
Afin de nourrir tous ces animaux, il faut de plus en plus de terres agricoles, notamment pour cultiver du soja. Plus de 90 % de la production mondiale de soja est destinée à l’élevage. « La demande croissante de ces produits favorise la déforestation et menace la biodiversité quand des terres sont défrichées pour faire place aux cultures », indique le rapport. Pire encore : au Brésil, c’est surtout la forêt amazonienne, d’une importance vitale pour la planète, qui est défrichée pour permettre la culture du soja destiné au bétail de boucherie.
Une autre conséquence est l’augmentation de la demande de pesticides (très nocifs). Ce n’est pas une coïncidence si les plus grands producteurs de soja – le Brésil et les États-Unis – sont aussi les plus gros consommateurs de pesticides dangereux, affirment les chercheurs.
Si des mesures draconiennes ne sont pas prises, il sera impossible d’attendre les objectifs de développement durable des Nations unies en 2030, conclut le rapport. « Aucun pays sur terre ne dispose d’une stratégie prévoyant une réduction ambitieuse de la production ou de la consommation de viande. »