Le producteur de chocolat belge Puratos lève un milliard d’euros dans le cadre d’un emprunt obligataire pour lutter contre l’esclavage, le travail des enfants et la déforestation.
Sueur des enfants
La mauvaise réputation de l’industrie du chocolat est bien connue. En raison du faible prix que perçoivent de nombreux producteurs de cacao, des excès comme le travail des enfants et la déforestation illégale sont encore très répandus dans le secteur. Pourtant, de nombreuses initiatives ont été mises en place ces dernières années : le chocolat durable gagne rapidement du terrain.
Entre 2015 et 2020, la part de marché du chocolat Fairtrade a ainsi bondi de 0,7% à 8,5% dans notre pays. « Le chocolat est une sucrerie. Et les sucreries sont avant tout destinées aux enfants », explique Koen van Troos (Fairtrade Belgium) dans Het Nieuwsblad. « Mais les parents sont également de plus en plus conscients que le chocolat est souvent le fruit de la sueur d’autres enfants. »
Prime
Puratos, qui vend chaque année pour 1,8 milliard d’euros de chocolat et de produits de boulangerie, souhaite investir 1 milliard d’euros pour rendre son chocolat plus social et plus écologique au cours des vingt prochaines années. Afin d’atteindre cet objectif, l’entreprise belge a levé des capitaux dans le cadre de l’émission d’une obligation verte, rapporte De Tijd.
En 2014, Puratos a lancé le programme de durabilité Cocoa Trace qui accorde une prime de 10 cents par kilo de cacao aux producteurs. En termes annuels, cette prime représente trois à quatre salaires mensuels supplémentaires pour les producteurs participants, nous assure le groupe de Grand-Bigard. Les producteurs qui souhaitant participer au programme doivent promettre de ne pas s’engager dans la déforestation illégale.
Qualité
Pour justifier ce prix plus élevé auprès de ses propres clients, Puratos s’engage à fournir un produit de qualité. « Nous obtenons cette qualité supérieure en accordant une attention particulière à la fermentation des fèves de cacao », explique Youri Dumont, directeur de la division Chocolat de l’entreprise. « Comme dans le vin, des techniques de fermentation de qualité permettent d’obtenir un meilleur résultat. »
Aujourd’hui, un dixième du chocolat Puratos provient du programme de durabilité, mais l’entreprise souhaite porter sa part à la moitié d’ici 2030. « Il devrait être possible d’atteindre un pourcentage encore plus élevé par la suite. L’ensemble du secteur s’efforce de produire un chocolat plus durable. La tendance va prendre de l’ampleur. Il sera plus compliqué d’atteindre un taux de 100%, mais nous mettrons tout en œuvre pour y parvenir. » Puratos va ainsi construire une douzaine de centres de séchage et de fermentation, en plus des huit qui existent déjà.