Le nombre de visiteurs augmente à nouveau, les consommateurs retrouvent confiance et le nombre de locations est en hausse : le retail remonte la pente plus vite que prévu, analyse le conseiller immobilier CBRE.
Périphérie
Après qu’il a été frappé de plein fouet par les confinements et autres mesures sanitaires, l’agent immobilier CBRE voit les signes d’une nette reprise pour le retail. Les chiffres de Google Mobility concernant le nombre de visiteurs dans les commerces et les lieux de loisirs montrent une normalisation de la situation en Flandre et en Wallonie. Bruxelles est en revanche toujours à la traîne. Autre signal positif : la confiance des consommateurs, à son plus haut niveau depuis vingt ans.
Ces évolutions se reflètent également dans l’activité sur le marché de la location de surfaces commerciales : plus de 200 000 mètres carrés ont été loués au premier semestre 2021, selon Sebastien Vander Steene, qui dirige la division retail de CBRE. Les biens situés en périphérie sont particulièrement prisés : ils représentent 69,5% de la demande, contre 19,1% pour les rues commerçantes et 11,3% pour les centres commerciaux.
Projets d’expansion prudents
Certaines tendances se dessinent. CBRE constate une forte croissance dans la location de boutiques pop-up en centres-villes et dans les centres commerciaux. Comme de nombreux détaillants prennent plus de temps avant de décider de souscrire un bail commercial, les propriétaires louent leurs locaux à court terme en attendant. Ces pop-up stores masquent quelque peu l’inoccupation dans les rues commerçantes.
Le consultant en immobilier souligne également que de nombreux propriétaires font preuve de la souplesse nécessaire à l’égard de leurs locataires, notamment par le biais de formules comme des loyers progressifs, des périodes de location gratuite, des interventions financières et la participation aux bénéfices.
Les retailers restent prudents dans leurs projets d’expansion, surtout s’ils opèrent dans des secteurs sensibles comme le luxe et la mode. Ils préfèrent attendre quelques mois pour mieux évaluer l’impact de la pandémie. Le secteur de l’horeca reste très actif, notamment avec des concepts de plats à emporter et de livraison.
Bruxelles ville haute plus populaire
On note également d’importants écarts entre les villes et les quartiers commerçants. À Bruxelles ville basse, le taux d’inoccupation atteint 15% et les loyers sont sous pression. Cette partie de la ville souffre de l’absence de navetteurs, de touristes et d’étudiants. La ville haute se porte beaucoup mieux, avec une inoccupation d’à peine 3,1% et des loyers stables. C’est l’endroit où la plupart des marques internationales aiment commencer leur expansion en Belgique.
À Anvers, le taux d’inoccupation est en nette hausse et atteint 16,1%. Peu de marques recherchent de grandes superficies commerciales, les travaux d’infrastructure se font attendre et les touristes restent à l’écart. Gand résiste bien grâce à sa taille plutôt limitée, avec un taux d’inoccupation de 7,1%. Le bon fonctionnement du plan de mobilité attire de nouveaux clients de l’extérieur de la ville, affirme Sébastien Vander Steene. Sa conclusion : « Nous sommes confiants quant à l’avenir du commerce et la situation actuelle est déjà meilleure que prévu. »