La chaîne de supermarchés espagnole Eroski enregistre une augmentation significative des ventes de produits ayant un bon Nutri-Score. Les consommateurs choisissent des options plus saines dans leurs catégories habituelles. « Le Nutri-Score est une partie de la solution. »
Influence positive
Deux ans après l’introduction du Nutri-Score en Espagne, la chaîne de supermarchés Eroski conclut que le label est favorable à la composition d’un panier d’achat plus sain. Durant deux ans, la chaîne a analysé le comportement d’achat pour environ 2 000 références de produits dans diverses catégories et a constaté des changements indéniables dans le comportement des acheteurs.
« Les résultats de l’analyse montrent l’influence positive de l’étiquette nutritionnelle sur la composition d’un panier plus sain pour les produits alimentaires emballés », déclare Alejandro Martínez Berriochoa, responsable santé et durabilité chez Eroski. Ce sont principalement les produits ayant un Nutri-Score A ou B qui se vendent mieux, tandis que les produits ayant un Nutri-Score D ou E sont en perte de vitesse. Les produits ayant un score C affichent une courbe de développement presque plate. L’arrivée du Nutri-Score n’a pas eu de répercussions sur les ventes de produits frais qui ne portent pas le label, comme les fruits, les légumes ou le poisson.
Hausse de 15 %
Les consommateurs ne changent pas radicalement leurs habitudes d’achat. L’étude ne fait pas état de cannibalisation des catégories, mais plutôt de glissements au sein des catégories. Les consommateurs ne choisissent pas une alternative plus saine dans une autre catégorie, mais une option plus saine dans la même famille de produits, en fonction du Nutri-Score. Il s’agit de glissements de quelques points de pourcentage.
Par exemple, les chiffres de vente de la catégorie des céréales pour petit-déjeuner restent globalement stables mais, au sein de cette catégorie, les ventes de produits portant le Nutri-Score A, B ou C ont enregistré une augmentation significative, jusqu’à 15 %. Et ce au détriment des produits aux scores D et E, dont les ventes sont en baisse. Un glissement similaire a également été observé dans la gamme des sodas : les boissons sucrées, qui ont un Nutri-Score D ou E, ont perdu du terrain au profit des boissons contenant des édulcorants, qui ont un score B. Dans la catégorie des crèmes glacées, les produits ayant un score C l’emportent sur les produits ayant un score D ou E.
Une partie de la solution
Les prix et les promotions ont toujours une plus grande influence sur les ventes et sont encore plus déterminants que le Nutri-Score dans la composition du panier d’achat. Mais à conditions promotionnelles égales, l’impact est indéniable : les premiers résultats montrent une influence positive sur un panier d’achat plus sain.
« Cela ne signifie pas que l’étiquetage peut à lui seul inverser le modèle actuel de consommation alimentaire moins sain. Le problème doit être abordé sur tous les fronts, mais le Nutri-Score fait partie de la solution », déclare le détaillant. « Des informations transparentes sur la valeur nutritionnelle des aliments sont essentielles pour les consommateurs. En ce sens, le Nutri-Score permet au consommateur de prendre facilement et rapidement des décisions éclairées au moment de remplir son panier d’achat. »