Colruyt est condamné à verser des indemnités pour rupture abusive de la relation commerciale avec la famille Verbist, originaire de Flandre occidentale, active dans le secteur des abattoirs et discréditée il y a trois ans après un scandale présumé sur les produits de viande.
Discréditée
Les faits remontent au printemps 2018 : l’entreprise de viande Veviba à Bastogne s’était vue retirer sa licence suite à la constatation d’infractions aux règles relatives à la sécurité alimentaire. L’entreprise faisait partie du groupe Verbist, qui avait déjà été mise à mal un an plus tôt à cause d’un scandale lié à un abattoir à Izegem, suite à la diffusion d’images compromettantes par l’organisation de défense des animaux Animal Rights.
Après l’incident de Bastogne en 2018, Colruyt avait rompu unilatéralement ses contrats avec les entreprises de la famille Verbist, mais celle-ci a toujours clamé son innocence et est allée en justice. Le tribunal de Bruxelles a maintenant condamné Colruyt à lui verser des dommages et intérêts.
Réhabilitation partielle
Pendant 38 ans, le partenariat entre la famille Verbist et le groupe de supermarchés s’est déroulé sans heurt. « Nous avons été les précurseurs de la viande de bœuf bio et de l’approche en chaîne courte chez Colruyt. L’entreprise connaissait parfaitement nos prix d’achat et nos coûts de production. Leurs acheteurs achetaient la viande dans les chambres froides des abattoirs. Tout était contrôlé chaque semaine et ils avaient libre accès aux quatre abattoirs du groupe, à toute heure de la journée. Nous avons également accueilli des auditeurs externes du bureau Vincotte », a déclaré la famille. « L’Afsca était régulièrement présente avec plusieurs enquêteurs, et ils ont toujours eu libre accès au site de Bastogne.»
Les rapports des médias sur la viande non conforme étaient injustifiés : « Rétrospectivement, il s’est avéré que tout était faux. Il s’agissait d’une action orchestrée par des politiques wallons. Notre abattoir de Bastogne a fait faillite, entraînant des pertes d’emplois. » Désormais, la famille peut en partie redorer son blason. Le tribunal bruxellois a condamné Colruyt pour n’avoir pas honoré ses dernières factures, et le groupe devra verser des dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat avec la famille Verbist.