Une nouvelle loi russe réserve l’appellation « shampanskoje » aux bouteilles nationales : les marques de champagne françaises doivent désormais mentionner le terme « vin mousseux » sur leurs contre-étiquettes. Une pilule qui a du mal à passer…
« Scandaleuse»
Vendredi, le président russe Vladimir Poutine a signé une loi imposant à tous les producteurs de vins pétillants étrangers d’utiliser le terme « vin mousseux » sur la contre-étiquette, en caractères cyrilliques. Le terme russe « shampanskoje » est désormais réservé aux producteurs nationaux. Une loi jugée « scandaleuse » par le Comité Champagne en France : l’appellation d’origine champagne est protégée depuis 1843 et est reconnue dans plus de 120 pays.
L’organisation appelle ses membres à suspendre temporairement leurs exportations de champagne vers la Russie et, parallèlement, demande au gouvernement français et à l’Union européenne d’intervenir. Cependant, cette opposition ne fait pas l’unanimité : le groupe de luxe LVMH, propriétaire de marques de champagne telles que Moët et Chandon, Veuve Cliquot et Dom Perignon, a déjà annoncé la suspension temporaire de ses livraisons afin de se conformer aux nouvelles exigences en matières d’étiquettes. « Les maisons de champagne de Moët Hennessy ont toujours respecté la législation en vigueur sur leurs marchés et reprendront les livraisons une fois les ajustements nécessaires effectués », a déclaré la société.
La Russie n’est que le quinzième marché d’exportation des producteurs de champagne, représentant un volume annuel de deux millions de bouteilles sur un total de 150 millions vendues en dehors de la France.