Soixante-cinq grands producteurs et food-retailers ont signé un code de conduite européen visant à rendre la filière alimentaire plus durable. Le principal défi reste cependant la coopération entre ces acteurs aux intérêts divergents.
Faciliter les choix durables
Lundi, la Commission européenne a lancé son Code de conduite de l’UE pour des pratiques entrepreneuriales et commerciales responsables dans le domaine alimentaire. Ce code s’inscrit dans le « Green Deal » européen et la stratégie « De la ferme à la table » qui doit donner naissance à une filière alimentaire climatiquement neutre d’ici à 2050. Dès son lancement, le Code a été signé par 65 producteurs, food-retailers et associations du secteur. Parmi eux, on trouve de grands noms du secteur comme AB InBev, Ahold Delhaize, Carrefour, Colruyt Group, Danone, Mondelez, Nestlé, PepsiCo, Tesco et Unilever. Ils appellent leurs collègues du secteur à les rejoindre.
Les signataires prennent des engagements en matière de durabilité, de santé et de conditions sociales. L’objectif de rendre le choix d’un régime alimentaire sain et durable plus accessible à tous les consommateurs. Cela inclut la promotion de la consommation de fruits, légumes et légumineuses, une plus grande attention portée au bien-être des animaux, l’amélioration de la composition nutritionnelle des produits et la fourniture d’informations transparentes aux consommateurs. La question des pertes et du gaspillage sont également abordés.
Intérêts divergents
L’accent est placé sur des collaborations tout au long de la filière alimentaire. De telles collaborations ne seront cependant pas aisées à mettre en place, car les différentes parties impliquées ont souvent des intérêts divergents. Lors d’un événement de lancement lundi, il est notamment apparu que la durabilité n’était pas un concept aussi tranché qu’on pourrait le penser, que le secteur agricole s’interrogeait sur certaines attentes – comme la forte réduction de l’usage de pesticides – et que le secteur était divisé quant au rôle du Nutri-Score dans l’information des consommateurs, rapporte Foodnavigator.
En revanche, l’urgence de cette problématique ne fait aucun doute : « Nous devons rendre notre système alimentaire durable, et nous devons le faire rapidement », a déclaré Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne. « Pour relever ces défis environnementaux, sanitaires et sociaux dans notre système alimentaire, nous devons coopérer tout au long de la chaîne alimentaire. »
Le CEO d’Ahold Delhaize, Frans Muller, considère le code de conduite comme une étape importante : « Nous devons être ambitieux, nous n’avons pas le choix. J’en suis intimement convaincu : nous avons besoin de tous les acteurs de la filière pour opérer la transformation du système alimentaire. Nous saluons l’initiative du Code et encourageons d’autres entreprises de la filière européenne à nous y joindre afin de susciter un changement mondial. »