Selon un nouveau rapport de la Changing Markets Foundation, 59 % des revendications de durabilité des grandes entreprises de mode comme H&M, Asos et même Patagonia sont infondées ou trompeuses. En outre, les marques ne montrent aucun engagement clair pour réduire leur dépendance aux fibres synthétiques issues de combustibles fossiles.
Mauvaise direction
Le rapport évalue 46 des marques soi-disant les plus transparentes au monde, dont Zara, Primark, H&M et Burberry, sur la quantité de matériaux synthétiques présents dans leurs collections et sur leur engagement à s’en passer. En moyenne, plus de deux tiers des fibres textiles présentes dans les vêtements sont synthétiques et donc produites à partir de ressources fossiles. En outre, le rapport révèle qu’aucune des marques de mode interrogées ne s’est engagée à éliminer complètement les fibres synthétiques de leur chaîne de production.
« Alors que d’autres entreprises et secteurs décarbonisent leurs activités et s’orientent vers une économie circulaire, il est clair que l’industrie de la mode, compte tenu de sa dépendance aux fibres synthétiques, va dans la mauvaise direction », peut-on lire.
Fausses solutions
Les affirmations des grandes marques en matière de durabilité ont également été analysées. Résultat : quelque 59 % des revendications écologiques enfreignent d’une manière ou d’une autre les directives de l’autorité britannique de la concurrence. Celles-ci précisent notamment que ces revendications doivent être « univoques, conformes à la vérité et précises » et prendre en compte l’ensemble du cycle de vie complet d’un produit », écrit De Standaard.
Par exemple, la plupart des marques tentent d’atteindre leurs objectifs de durabilité en remplaçant le polyester neuf par des fibres à base de bouteilles recyclées. Mais selon le rapport, cette solution est loin d’être durable, car ces vêtements finissent de toute façon dans les déchets. Les marques de mode devraient investir dans des solutions véritablement durables permettant de recycler les vêtements en nouveaux vêtements.
Selon le rapport, les plus grands adeptes du greenwashing sont H&M, Asos et M&S. Par exemple, H&M affirme que sa collection Conscious est plus durable au motif que les vêtements sont composés d’au moins 50 % de « matériaux durables ». En réalité, cette collection contiendrait plus de fibres synthétiques que le reste de l’assortiment et peut donc difficilement être considérée comme durable. Selon le rapport, certains articles de la collection Conscious sont même composés à 100 % de polyester.