Une cinquantaine de détenteurs d’obligations de FNG ont saisi la justice : ils poursuivent tant l’entreprise de mode que ses trois fondateurs, qui les auraient délibérément trompés et trahis.
Pas la société mère mais une filiale éloignée
Un groupe de détenteurs d’obligations mécontents poursuivent l’entreprise et les fondateurs Dieter Penninckx, Anja Maes et Manu Bracke. C’est ce que rapporte De Standaard. Après la faillite lors de l’été 2020, les nombreux détenteurs d’obligations se sont retrouvés les mains vides, alors qu’il est désormais question d’un deuxième redémarrage avec un nouveau conseil d’administration.
Selon les détenteurs d’obligations, il est question d’actes de tromperie délibérés : la structure de FNG semble avoir été mise en place de telle sorte que le groupe de mode, ancien propriétaire de Brantano et de bon nombre d’autres chaînes, puisse continuellement muer, laissant derrière lui les parties « mortes » ou non désirées. Concrètement, les investisseurs indiquent qu’ils avaient pensé investir dans le niveau supérieur du groupe, alors qu’il ne s’agissait en réalité que d’une des nombreuses filiales.
Nouveau redémarrage en préparation
C’est ce qui a permis à l’entreprise FNG de continuer à exister après la faillite et de préparer une nouvelle relance aujourd’hui. En juin, les actionnaires doivent voter sur un nouveau conseil d’administration, de nouveaux statuts et une réduction du pouvoir des trois fondateurs soupçonnés de fraude. La relance est nécessaire pour faire entrer en bourse la seule composante restante, la plateforme de e-commerce Ellos. Le fait que les fondateurs soient actuellement les principaux actionnaires, qui plus est avec un double droit de vote, ne plaît pas aux petits actionnaires, qui sont cependant dos au mur s’ils veulent revoir une partie de leur argent.
En raison de la complexité de la structure, les détenteurs d’obligations n’ont quant à eux pas eu leur mot à dire depuis la faillite. Et il en va de même pour les banques : leurs prêts ont été accordés à des filiales situées en bas de l’échelle, préservant ainsi le niveau supérieur. En mars, elles réclamaient déjà une indemnisation de 200 millions d’euros. Le groupe des cinquante détenteurs d’obligation réclame 15 millions d’euros, mais ceux-ci seront probablement rejoints par une cinquantaine d’autres détenteurs d’obligation, conséquence de quoi la réclamation passerait à 25 millions d’euros. Un procès pourrait également être intenté contre les autres suspects dans cette affaire, notamment le cabinet d’avocats NautaDutilh, l’avocate Elke Janssens et le consultant Kristof Van Hecke.